Lorient - RC Lens : le Racing à deux pas de son paradis
Mais qui pouvait vraiment penser que les Lensois, revenus de l’enfer il y a une semaine, face à Reims, à dix, allaient paniquer ? Une frappe contrée de Florian Sotoca pour lober Yvon Mvogo (1-1, 20e), puis un but plein d’opportunisme d’Adrien Thomasson , au cœur de la surface, sur une relance manquée de Gédéon Kalulu (1-2, 25e), permettaient aux Artésiens de tout renverser, et de respirer.
17 h 30 avaient sonné, à Lorient, ce dimanche, et les 700 supporters sang et or, en ne comptant que ceux qui avaient garni le secteur visiteurs, venaient de vivre une nouvelle grande émotion, un énième retournement de situation. L’entame de match avait été frustrante, difficile, avec un but de Romain Faivre après une mésentente, sur une touche, entre Facundo Medina et Brice Samba (1-0, 6e).
Doucement, puis beaucoup plus bruyamment, un joli chant est descendu du parcage visiteurs. Des paroles simples – « Lensois, en Ligue des champions ! Lensois, en Ligue des champions ! » – qui pourraient vite devenir un refrain régulier, à Lens, et dans toutes les villes où les fans du Racing promènent leur passion.
« Peu importent les éléments, car tout peut toujours arriver dans le foot, on a la capacité de rester dans notre match, d’avoir assez de confiance dans notre projet pour se dire qu’on va pouvoir rattraper ce fait de jeu. Ce qui compte, c’est le rebond, la manière dont on réagit », analysait Franck Haise, très prudent, presque froid, dans les couloirs du Moustoir.
La froideur d’un manager général qui sait que rien n’est terminé, et que son équipe devra aborder les deux derniers matchs de la saison, face à Ajaccio et à Auxerre, avec le plus grand sérieux, si elle veut décrocher sa « magnifique récompense ». Il sait aussi que la seconde période, en Bretagne, a ressemblé à tout sauf à une promenade, face à des Lorientais enthousiasmants et conquérants, alors qu’ils ne jouent quasiment plus rien au classement (10es).
Comme un refrain qui revient
Il a fallu de gros efforts défensifs, comme celui de Sotoca pour contrer Vincent Le Goff (64e), des attitudes de tauliers de Junior Onana et de Jonathan Gradit, puis un arrêt sublime de Samba, du genou, sur sa ligne, sur une tête d’Ibrahima Koné (84e).
Il a fallu, enfin, que Seko Fofana, discret tout au long de la rencontre, vienne une nouvelle fois rappeler combien il est important dans ces soirées qui écrivent l’histoire d’une saison. La passe tranchante d’Angelo Fulgini dans la surface, manquée par Alexis Claude-Maurice, arrivait dans ses pieds, et il choisissait le pointu pour en terminer (1-3, 87e).
Soudain, le si beau refrain teinté de rêves européens qu’on avait entendu une heure plus tôt a repris, pour ne plus jamais s’arrêter. Les Lensois n’y sont pas encore officiellement, en phase de groupes de Ligue des champions. Mais avec cinq points d’avance sur l’Olympique de Marseille et ce match face à Ajaccio qui s’annonce, samedi, ce rêve fou, ce paradis lensois, a, de plus en plus, des airs de réalité.
Source: La Voix du Nord