Au travail, de plus en plus d’employés sont arrêtés et ce n’est pas seulement à cause du Covid

May 22, 2023
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TRAVAIL - C’est un chiffre qui ne cesse de grimper. Pour la troisième année consécutive, en France, le nombre d’arrêts de travail continue de croître. Entre 2019 - année de référence post-covid - et 2022, le nombre de jours d’absence par rapport au nombre de jours théoriquement travaillés a augmenté de 41 %, selon la quatrième étude de l’observatoire de l’absentéisme, publiée ce lundi 22 mai 2023 par le groupe AXA Assurances.

L’absentéisme a donc représenté 4,5 % du temps de travail en 2022, contre 3,2 % en 2019. Presque un salarié sur deux (44 %) s’est absenté au moins un jour au cours de l’année écoulée, un record. En 2021, ils étaient un sur trois. Cette enquête s’appuie sur les données anonymisées des 3 millions de salariés couverts par la compagnie d’assurances.

Épuisement, épidémies, covid…

Si l’épidémie de Covid-19 est en partie responsable de cette hausse, elle ne saurait l’expliquer à elle seule. Selon l’étude, la principale cause d’arrêts de travail longue durée est l’épuisement professionnel, ou le burn-out (22 % d’entre eux, soit quatre points de plus qu’en 2019). L’autre raison aux arrêts de travail longue durée est les troubles musculosquelettiques.

« On observe que les troubles psychologiques s’installent durablement comme la première cause d’arrêt de travail de longue durée. Ce phénomène est d’autant plus inquiétant qu’il touche de plus en plus de jeunes salariés », alerte le rapport.

Le Covid, lui, est responsable d’une partie des arrêts maladies courte durée (37 % du total). « Le début de l’année 2022 a connu un cumul de phénomènes épidémiques : les vagues Omicron auxquelles se sont ajoutées les épidémies hivernales de grippe et de bronchiolite », indique l’étude.

En moyenne, un arrêt de travail dure 18 jours contre 20 en 2019, soit une diminution de 10 %. Mais cette baisse de la durée ne doit pas cacher une autre réalité : les arrêts de plus de 90 jours ont augmenté de 11,2 %, ceux de plus de 60 jours, de 7,9 %.

Les jeunes de plus en plus touchés

Ces arrêts de travail n’épargnent d’ailleurs aucune tranche d’âge. Les moins de 30 ans, autrefois peu enclins à être arrêtés, sont de plus en plus concernés. Leur taux d’absentéisme a augmenté de 50 % entre 2019 et 2022. « La large réouverture des lieux de convivialité a sans doute contribué à favoriser la propagation des virus dans cette tranche d’âge », précise l’étude.

Quant aux cadres, ils ont également connu une forte hausse de leur taux d’absentéisme (+41 % entre 2019 et 2022). Ils restent cependant moins absents que les non-cadres (2,3 % contre 5,4 %).

Pour l’année 2023, l’étude anticipe une légère baisse des absences. Mais le taux ne reviendra pas à son niveau précovid. « Cela s’explique notamment par le fait que 2022 a été marquée par les vagues Omicron au premier trimestre et que cet événement exceptionnel n’est pas anticipé à ce stade pour l’année 2023 », explique l’étude. Le taux d’absentéisme devrait se situer entre 3,75 % et 4,40 %, loin de celui d’avant le Covid à 3,2 % en 2019.

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Source: Le HuffPost