" Succession ", saison 4, épisode 9 : quatre héritiers et un enterrement

May 23, 2023
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Roman Roy (Kieran Culkin) dans l’épisode 9 de la saison 4 de la série « Succession », créée par Jesse Armstrong. MACALL POLAY/HBO

Du fait de la complexité du système électoral, l’élection présidentielle américaine peut dans le pire des cas s’étaler sur plusieurs jours. Au début de ce neuvième épisode de la quatrième saison de Succession, qui se déroule au lendemain du suffrage, le nouveau président n’est donc pas encore officiellement désigné, même si ATN, la chaîne détenue par la famille Roy, a donné un coup d’avance au sortant conservateur, Jeryd Mencken, en le déclarant vainqueur contre toute déontologie journalistique.

L’ambiance est électrique à Manhattan, et pendant que les Roy s’habillent pour les funérailles de leur père – mort six épisodes plus tôt –, les magasins se barricadent et l’ex-femme de Kendall prive ses enfants d’un dernier hommage à leur grand-père, inquiète des manifestations anti-Mencken et anti-ATN qui se forment dans la ville. Kendall, incrédule, ne veut pas voir sa responsabilité dans tout ça, même quand sa fidèle assistante, Jess, lui fait comprendre qu’elle ne veut plus travailler avec lui.

C’est dans cette ambiance particulière que se déroule la cérémonie d’adieu à Logan Roy, et c’est aussi l’adieu à la série (dont l’ultime épisode sera diffusé lundi 29 mai) qui se prépare. Rien ne se passe évidemment comme prévu dans l’église, car même devant le cercueil de leur père, les Roy ne savent pas s’unir. Connor, comme à son habitude, tente de jouer en solo mais le frère de Logan (James Cromwell, qui a merveilleusement incarné pendant quatre saisons la mauvaise conscience du patriarche) va le premier jouer les trouble-fêtes en montant à la tribune sans invitation pour rappeler le peu de sens moral du défunt.

Mausolée un brin mégalo

Roman, chargé de prononcer l’éloge funèbre, ne laissera échapper qu’un filet de voix avant de s’effondrer, tétanisé par la disparition de cet homme à qui il a tant voulu plaire. Fidèle à lui-même, Kendall en profite pour reprendre le micro et livrer un vibrant hommage au capitalisme bâtisseur de son père, et son discours s’adresse autant à Mencken qu’à Matsson, qui font partie des invités. Regonflé à bloc, il s’impose comme l’héritier naturel de son père.

Dans la salle, il y a aussi Caroline, la mère des Roy, le monstre de froideur dans lequel il faut peut-être voir l’origine du cynisme des enfants, plus que dans le caractère volcanique de leur père. Il y a aussi Marcia, la femme de Logan, sa maîtresse Kerry, et puis Sally-Anne, une autre illégitime du temps de Caroline. Les quatre femmes, serrées sur le même rang, donnent une image poignante du peu de cas que Logan Roy a fait de celles qui ont partagé sa vie. « Il pouvait être dur avec les femmes », témoigne Shiv dans son intervention, et ses mots de petite fille sont les seuls qui sonnent juste et qui sont sincères dans cette église.

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Source: Le Monde