Plafond de la dette américaine, mauvais chiffres en Europe et luxe renvoient le Cac 40 sous les 7.400 points
Par La Rédaction d'Investir
Publié le 23 mai 2023 à 17:48 Mis à jour le 23 mai 2023 à 17:51
« Il est temps que l’autre camp abandonne ses positions extrêmes, car une grande partie de ce qu’il a déjà proposé est tout simplement, franchement, inacceptable », blamait, dimanche 21 mai, le président américain Joe Biden au sujet des propositions du camp républicain dans le cadre des négociations sur le relèvement du plafond de la dette américaine. Message reçu. Quelques heures après, les nouvelles discussions sur ce sujet épineux ont été qualifiées de « productives » et « professionnelles ». Les choses avancent donc doucement, même si, à ce jour, aucun compromis n’a encore émergé.
Dissensions
Républicains et démocrates parviendront-ils à s’attendre avant la date fatidique du 1er juin, qui pourrait voir les Etats-Unis basculer en défaut de paiement ? « Le président et moi connaissons la date limite, donc je pense que nous allons parler tous les jours… jusqu’à ce que nous y parvenions », a affirmé le « speaker » de la Chambre des représentants McCarthy.
Les dissensions portent, pour l’essentiel, sur le plafond des dépenses, en particulier les ministères les plus concern és. Alors que Joe Biden a de nouveau appelé à la suppression des niches fiscales pour les plus riches, Kevin McCarthy est resté intraitable, excluant toute baisse des dépenses dans la défense et augmentation d'impôts.
En attendant que les choses se concrétisent, les marchés actions ont, une fois de plus, joué la carte de la prudence. A Wall Street, le Dow Jones piétine et le Nasdaq Composite cède 0,1%. A Paris, le Cac 40 s’enfonce davantage, de 1,33%, et glisse sous les 7.400 points, à 7.378,71 points. Le volume de transactions totalise 3,24 milliards d'euros.
L’indice parisien accuse le coup d’indices préliminaires PMI du mois de mai en deçà des attentes dans la zone euro. Pour la première fois en six mois, l’indicateur composite, qui fait la synthèse entre le secteur des services et celui manufacturier, a fléchi. Il s’établit à 53,3 points en mai, contre 54,1 en avril et 53,5 escomptés par le consensus Bloomberg. La faute à une composante manufacturière dégradée, revenue de 45,8 à 44,6 points, contre une petite hausse espérée à 46 points. « Outre les signes d'une dynamique plus faible, ceux d'une économie à deux vitesses se sont intensifiés, les services conservant un rythme de croissance soutenu, tandis que le ralentissement de l'industrie manufacturière s'est accentué », note Ricardo Amaro, économiste senior chez Oxford Economics. L'écart entre les services et l'industrie manufacturière est particulièrement important en Allemagne, tandis qu’une deuxième baisse consécutive de l'indice PMI composite français à 51,4 signale un ralentissement de la croissance, ajoute l’expert, qui prédit toujours, néanmoins, une croissance solide du PIB au cours du trimestre.
DB recommande la sélectivité sur les valeurs du luxe
Un autre élément a fait pencher la balance du côté de la baisse à Paris : la faiblesse du compartiment du luxe, représenté par Hermès, LVMH et Kering. Il a plié après que Deutsche Bank a émis une alerte recommandant de se montrer plus sélectif sur le secteur en raison d’une valorisation élevée, notamment. L’analyse pointe aussi du doigt une conjoncture moins favorable aux Etats-Unis. A la clôture, les trois champions du luxe ont perdu entre 2,97% et 6,54%.
Egalement malmené, Vivendi a lâché 3,6%. Le titre a réagi à un avis de l’AMF, en date du 22 mai, indiquant que l’homme d’affaires Vincent Bolloré s’est délesté d’un peu plus de 1,5 million d'actions du groupe de médias la semaine dernière, via la Compagnie de Cornouaille.
Enfin, l’agence de notation financière Moody's Investors Service a entamé le suivi du loueur de véhicules longue durée ALD Automotive, lui attribuant une note de crédit à long terme « A1 » avec une perspective stable. Sa décision tient compte de la forte solvabilité du loueur de voitures après le rachat de son concurrent néerlandais LeasePlan validé lundi 22 mai en assemblée générale mixte.
Source: Investir