L'aversion au risque se poursuit en Europe, le CAC 40 sous les 7.300 points

May 24, 2023
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Ancienne Bourse de Paris

par Claude Chendjou

PARIS (Reuters) - Wall Street est attendue en baisse mercredi et les Bourses européennes reculent nettement à mi-séance dans un contexte d'aversion au risque toujours alimentée par le menace d'un défaut de paiement des Etats-Unis alors que les indicateurs macroéconomiques du jour peinent à rassurer les investisseurs.

Les futures sur indices new-yorkais signalent une ouverture de Wall Street en baisse de 0,37% pour le Dow Jones, de 0,43% pour le Standard & Poor's 500 et de 0,45% pour le Nasdaq.

À Paris, le CAC 40 fléchit de 1,81% à 7.245,2 points vers 12h00 GMT, à un plus bas de près de deux mois. À Francfort, le Dax abandonne 1,7% et à Londres, le FTSE cède 1,71%.

L'indice paneuropéen FTSEurofirst 300 reflue de 1,63% et l'EuroStoxx 50 de la zone euro de 1,77%. Le Stoxx 600, en repli pour la deuxième séance consécutive, perd 1,71%, à un creux de près de trois semaines.

Démocrates et républicains ont bouclé mardi une nouvelle session de négociations sur le relèvement du plafond de la dette sans parvenir à un accord alors que l'échéance du 1er juin se rapproche, ce qui exacerbe la prudence sur les marchés. A cela s'ajoutent les attentes autour du compte rendu de la dernière réunion du comité de politique monétaire de la Réserve fédérale américaine (Fed) qui sera publié à 18h00 et pourrait fournir des indices sur la trajectoire des taux d'intérêt.

Dans les indicateurs du jour en Europe, la déception l'emporte après un indice d'inflation de base au Royaume-Uni au plus haut depuis 1992 (+6,8% sur un an en avril) et un climat des affaires en Allemagne, mesuré par l'indice Ifo, en recul en mai, à 91,7 après 93,4 en avril.

LES VALEURS À SUIVRE À WALL STREET

Kohl's grimpait de 11% en avant-Bourse après avoir publié un bénéfice surprise au premier trimestre, à la faveur d'une gestion plus rigoureuse des stocks et des coûts.

Abercrombie & Fitch gagnait 20% en avant-Bourse après le relèvement de sa prévision de chiffre d'affaires annuel, le groupe pariant sur une demande constante pour ses vêtements et accessoires en dépit de l'impact de l'inflation.

VALEURS EN EUROPE

Tous les grands compartiments de la cote en Europe sont dans le rouge, le transport et les loisirs (-2,67%) accusant la plus forte baisse, aux côtés de secteurs cycliques comme l'automobile (-2,24%) et les banques (-2,49%).

Deutsche Bank, HSBC refluent respectivement de 2,44% et de 2,962% alors que la CMA, l'autorité de la concurrence et des marchés du Royaume-Uni soupçonne ces deux banques et trois autres en Amérique du Nord d'entente sur le marché obligataire.

Le compartiment du luxe, qui a lourdement chuté mardi sur des prises de bénéfice, perd encore 1,84%, tombant à un creux de sept semaines. LVMH (-1,85%), Kering (-2,37%), Richemont (-2,56%) ou encore Burberry (-3,80%) sont dans le rouge.

Côté résultats d'entreprises, Marks & Spencer bondit de 12,59%, le distributeur britannique ayant renoué avec le dividende et signalé que son redressement commençait à porter ses fruits. L'assureur Aviva, en revanche, chute de 5,28% après la publication de ses comptes trimestriels.

Le groupe suédois de jeux Embracer plonge de 43,03% après l'annonce de l'échec d'un partenariat stratégique et de la révision à la baisse de sa prévision de bénéfice ajusté pour l'ensemble de l'année.

CHANGES

Le dollar, qui a touché mardi un pic de deux mois face à un panier de devises de référence, prend encore 0,1% mercredi, profitant de son statut d'actif refuge dans un contexte d'aversion au risque.

L'euro est pratiquement inchangé à 1,0778 dollar, tandis que la livre sterling recule de 0,12% à 1,2395 dollar après les chiffres de l'inflation britannique.

Le dollar néo-zélandais (-1,7%) est affecté par la décision surprise de la banque centrale de Nouvelle-Zélande qui a déclaré en avoir terminé avec la hausse du coût du crédit après un taux directeur porté à 5,5%, au plus haut depuis 14 ans.

TAUX

Le rendement du Bund allemand à dix ans recule de trois points de base à 2,421%, en réaction à l'indicateur Ifo. Il est monté auparavant en matinée à 2,501%, au plus haut depuis fin avril à la suite de la publication des données sur l'inflation britannique supérieures aux attentes.

Le rendement des emprunts d'Etat américains à dix ans fléchit d'environ deux points, à 3,6728%.

PÉTROLE

Les cours pétroliers sont soutenus par une diminution des stocks de brut aux Etats-Unis la semaine dernière et la mise en garde du ministre saoudien de l'Energie sur les vendeurs à découvert: le Brent prend 1,48% à 77,98 dollars le baril et le brut léger américain (West Texas Intermediate, WTI) 1,66% à 74,12 dollars.

PLUS AUCUN INDICATEUR ÉCONOMIQUE À L'AGENDA DU JOUR

(Rédigé par Claude Chendjou, édité par Kate Entringer)

Source: Boursorama