Avec les inquiétudes sur le plafond de la dette, le Cac 40 a déjà lâché plus de 3% cette semaine

May 24, 2023
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Par Denis Lantoine

Publié le 24 mai 2023 à 12:29 Mis à jour le 24 mai 2023 à 12:38

La Bourse de Paris ne parvient pas à sortir la tête de l’eau. Pour la deuxième séance consécutive, le Cac 40 perd plus de 1%, -1,82% même en cette mi-journée, pour tomber nettement sous la barre des 7.300 points, à 7.253,77 points, dans des volumes d’échanges légèrement plus fournis de 900 millions d’euros. Depuis le début de la semaine, l’indice abandonne plus de 3%. Ce sont les valeurs cycliques qui sont les plus affectées ce mercredi, à l’image de l’automobile (Stellantis et Renault perdent plus de 3%, Michelin 2,7%), de Schneider Electric et Saint-Gobain.

Beaucoup d’inquiétude en provenance des Etats-Unis, où aucun terrain d’entente ne semble en vue sur le front du plafond de la dette. En témoigne les tous derniers propos (à huis clos, avec des membres de son parti) du président républicain de la Chambre des représentants, Kevin McCarthy, selon lequel « nous sommes encore loin d’un accord ». La publication d’un mauvais indice Ifo, ce matin en Allemagne, n’offre aucun catalyseur. En mai, le climat des affaires s’est détérioré à 91,7 points, contre 93,4 points en avril et 93 points espérés par le consensus.

A New York, les contrats futures sur indices ne laissent entrevoir aucun rebond ce mercredi, avec un nouveau repli de l’ordre de 0,2% attendu cet après-midi. Il faut dire que le temps presse. La date butoir a été fixée au 1er juin par Janet Yellen, la secrétaire au Trésor et ex-patronne de la Fed, pour régler ce problème épineux du plafond de la dette. Après quoi, la première économie mondiale ne sera plus en capacité d’honorer ses factures au quotidien. Les discussions se poursuivent, bien entendu, entre les deux camps républicain et démocrate et même au plus haut niveau, entre le président Joe Biden et celui de la Chambre des représentants Kevin McCarthy, mais pas la moindre esquisse d’un projet pour le moment sur la table.

Pourquoi donc le 1er juin ?

Preuve de l’inquiétude montante, un groupe de républicains a émis des réserves hier quant à savoir si cette échéance du 1er juin était exacte. « Nous aimerions avoir plus de transparence sur la façon dont ils arrivent à cette date », a déclaré un allié du chef de la majorité à la Chambre, Steve Scalise, lors d’une conférence de presse.

Le principal point d’achoppement reste autour de la réduction des dépenses. « Les républicains poussent toujours pour les ramener à leur niveau de 2022, soit une baisse de 130 milliards de dollars, tout en augmentant le budget de la défense. De leur côté, les démocrates veulent prolonger le plafond d’emprunt jusqu’en 2025 en augmentant les recettes fiscales avec une taxation plus importante des ménages et des entreprises les plus riches, une ligne rouge pour les républicains, résume Thomas Giudici, responsable de la gestion obligataire chez Auris Gestion. S’il ne fait peu de doute qu’un accord sera trouvé, Joe Biden étant plutôt un homme de consensus, ces tergiversations apportent de l’incertitude et de la volatilité sur les marchés qui n’en ont pas besoin ».

A quelques heures des « minutes » de la Fed

Aucun besoin, non, tout comme de mauvaises nouvelles sur le front de la politique monétaire. Les opérateurs auront donc les yeux rivés sur le compte-rendu de la dernière réunion de la Fed, celle des 2 et 3 mai derniers, qui avait conclu à une nouvelle hausse de 25 points de base des taux directeurs outre-Atlantique. Ces « minutes » seront présentées en début de soirée, à 20 heures, heure de Paris.

Vendredi, Jerome Powell, le président de la Réserve fédérale, a déclaré que la nécessité de relever davantage ses taux d'intérêt n'était pas si évidente, alors que l'impact des hausses précédentes et du resserrement des conditions de crédit doit encore être mesuré. « Nous sommes confrontés à des incertitudes concernant les effets retardés de notre resserrement monétaire et l'ampleur du resserrement du crédit après les récentes tensions bancaires », a-t-il expliqué lors d'une conférence de la Fed à Washington.

Source: Investir