Une intelligence artificielle va prévoir les inondations en France à sept jours, voici comment
Une intelligence artificielle va prévoir les inondations en France à sept jours, voici comment
Par l’édition du soir
Le géant de l’informatique américain Google vient de déployer son outil de prévision des inondations, appelé Flood Hub, dans soixante nouveaux pays, dont la France. Cette plateforme basée sur l’intelligence artificielle serait capable de fournir des prévisions de crue jusqu’à sept jours.
1,81 milliard de personnes… C’est presque un quart de la population mondiale, quatre fois celle de l’Union européenne, et 27 fois celle de la France. C’est aussi le nombre d’habitants de la planète qui sont exposés à des risques d’inondations importantes, selon une étude publiée en 2022 dans la revue Nature Communications. Une menace exacerbée par le changement climatique et l’urbanisation sauvage, selon la Banque mondiale. Pour tenter de composer avec ce risque, le géant de l’informatique américain Google mise sur l’intelligence artificielle (IA). La société a annoncé, lundi 22 mai 2023, le déploiement de son outil de prévision des inondations, Flood Hub, dans 60 nouveaux pays. Dont la France, désormais visible sur le logiciel en ligne, souligne le journal Le Figaro.
« Plateforme basée sur l’intelligence artificielle »
Google promet que son outil « fournira des prévisions à 460 millions d’individus, jusqu’à sept jours avant une inondation ». Parmi les personnes concernées, des habitants de « certains des territoires avec les pourcentages les plus élevés de populations exposées au risque d’inondation et subissant des conditions météorologiques plus extrêmes », territoires situés « en Afrique, dans la région Asie-Pacifique, en Europe et en Amérique Centrale et Latine ». En tout, 80 pays sont désormais couverts.
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Mais comment le système de Flood Hub fonctionne-t-il ? Cette « plateforme basée sur l’IA » s’appuie sur diverses sources de données ouvertes au public, comme des prévisions météo ou des outils d’imagerie satellite.
L’IA analyse ces données mais s’appuie aussi sur deux modèles. D’un côté, le modèle hydrologique, « qui prévoit la quantité d’eau dans les rivières » et promet donc de déterminer quand ce cours d’eau pourrait déborder. De l’autre, le modèle d’inondation, « qui prédit quelles zones seront touchées et jusqu’à quel niveau l’eau montera ». Ce qui permettrait de déterminer quel fleuve ou rivière pourrait sortir de son lit, et quelles régions ces eaux pourraient envahir.
Finlande, Nouvelle-Zélande, République démocratique du Congo…
Google a d’abord lancé cet outil en Inde en 2018. « Le pays le plus affecté par des inondations au monde après le Bangladesh », lit-on sur ReliefWeb, un portail d’information spécialisé dans l’humanitaire et lancé par l’Organisation des nations unies (Onu). Le système a été étendu au Bangladesh, puis dans 18 autres pays en 2022. Voici les régions couvertes par la carte aujourd’hui :
Voici à quoi ressemble la carte, vendredi 26 mai 2023. (Capture d’écran : sites.research.google/floods/)
Celle-ci permet donc d’avoir un aperçu des risques d’inondations à l’échelle mondiale (du moins dans les pays couverts par celle-ci). Quelques points étaient colorés en rouge, ce vendredi 26 mai 2023 dans la matinée : Flood Hub y avait identifié un risque « très élevé ». Parmi ceux-ci, certains secteurs de la rivière Lieksanjoki ou le fleuve Oulujoki dans l’est de la Finlande, du fleuve Congo ou de la rivière Luvua en République démocratique du Congo, ou encore du fleuve Tarawera en Nouvelle-Zélande, entre autres.
Outre cette carte, « nous œuvrons à déployer les alertes d’inondations sur [l’application de recherche] Search et sur [le programme de navigation] Maps afin de rendre l’information disponible aux utilisateurs de nos produits, quand ces derniers en ont le plus besoin », assure Google, expliquant aussi collaborer avec certaines organisations comme la Fédération internationale des Sociétés de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge.
Ce modèle présente toutefois des limites, souligne le média américain Axios : il se focalise sur les inondations liées à des rivières, ce qui exclut de fait les submersions marines. Même chose pour les crues subites, ou crues soudaines, qui se caractérisent notamment par leur « difficile prévisibilité » ou leur « rapidité de leur montée », selon Météo-France.
Google a annoncé le lancement de son outil quelques jours après les terribles inondations qui ont ravagé la région de l’Émilie-Romagne, dans le nord de l’Italie. Six mois de pluie sont tombés en seulement 36 heures, faisant sortir de leur lit une vingtaine de rivières.
Source: L'édition du soir