Réformes des retraites : des syndicalistes accusés d’avoir provoqué une coupure de courant jugés en novembre
Deux syndicalistes de la CGT Energie seront jugés en novembre pour avoir coupé l’électricité début avril à quelque 22 000 foyers à Bordeaux (Gironde) lors d’une mobilisation contre la réforme des retraites, a-t-on appris vendredi auprès du parquet. Ils ont été placés sous contrôle judiciaire avec interdiction de manifester, conformément aux réquisitions du parquet.
Mercredi, cinq syndicalistes avaient été arrêtés au petit matin en Gironde à leur domicile et placés en garde à vue dans le cadre d’une enquête pour « dégradation en réunion », « violence avec manquement d’une obligation de prudence et sécurité ». Il était également reproché à l’un des deux d’avoir pénétré « sans autorisation » dans un local de réseau public d’électricité.
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Trois des syndicalistes avaient vu leur garde à vue levée jeudi soir sans être poursuivis, et les deux autres ont été renvoyés devant le tribunal correctionnel.
« Criminaliser l’action syndicale »
« Nos camarades ont été abusivement emprisonnés pour des raisons politiques : celle de criminaliser l’action syndicale et d’intimider la volonté de continuer la mobilisation contre la réforme des retraites », écrit l’Union départementale de la CGT en Gironde dans un communiqué. « Le contrôle judiciaire et les limitations de leurs libertés prononcées jusqu’à leur procès en novembre nous semblent ainsi plus appartenir au registre de la sanction politique », estime le syndicat.
Le 4 avril dernier, une coupure de courant provoquée par des manifestants contre la réforme des retraites avait privé d’électricité la gare de Bordeaux et 22 000 foyers du centre-ville, selon la SNCF et le gestionnaire de réseau RTE. Les manifestants avaient occupé un local RTE, interrompant l’alimentation de la gare et du quartier alentour. Les voies et la circulation des trains n’avaient pas été affectées. Le palais de justice et un hôpital avaient aussi vu leurs activités perturbées.
Source: Le Parisien