Le saviez-vous ? Il y a une différence entre un riad et une dar, alors faut-il choisir entre les deux ?

May 28, 2023
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Magique, le mot riad est devenu un sésame pour qui rêve d'un séjour des 1001 nuits dans les médinas du Maroc. Mais savez-vous distinguer riad et dar, autre appellation de plus en plus utilisée ? On vous explique !

Au Maroc, tout riad est une dar mais l'inverse n'est pas vrai ! Pour comprendre les subtilités de ces appellations pour qui n'a pas grandi au cœur des médinas, il vous faut plonger dans l'histoire millénaire de la maison arabo-andalouse, bien avant la vogue de sa transformation en hébergement de charme.

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Dissimuler tout signe extérieur de richesse

Dar désigne tout simplement la maison en arabe. Dans les médinas, il ne s'agit pas de n'importe quel type de dar : traditionnellement, la maison est édifiée selon un plan carré ou rectangulaire autour d'un patio ouvert sur le ciel (wast ed-dar). Un puits de lumière précieux pour la maisonnée : les murs extérieurs étant aveugles, les ouvertures des pièces - fenêtre ou portes- donnent sur cette cour intérieure. Cette conception présente d'autres avantages : soustraire la famille, notamment les femmes, aux regards et dissimuler tout signe extérieur de richesse. Sans oublier ce qui reste une constante, protéger les occupants des désagréments du dehors, bruit, chaleur, poussière, cohue. Au Maroc, quiconque a poussé la porte d'une demeure ancienne dans une médina sait quelle étrange sensation de paix s'empare des visiteurs à peine le seuil franchi. « Les parois de mosaïque et de stuc y chantent la gloire du Dieu vainqueur ; un encens subtil, que distille la chaleur dans l'ombre s'évapore des plafonds et des boiseries de cèdre ; et le roulement de l'eau dans la fontaine, continu comme le temps même, semble le bruit des heures emportées au fil de l'éternité », écrit Jean Gallotti dans Le jardin et la maison arabes au Maroc qui reste l'un des ouvrages de référence plus d'un siècle après sa publication.

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Le modèle précis du riad

Restaurée par son propriétaire, l'architecte belge Quentin Wilbaux auteur d'une thèse sur la médina de Marrakech, cette demeure du XVIIe siècle est l'archétype du vrai riad avec son grand jardin divisé en quatre parterres autour d'un bassin et ses galeries à arcades. Riad Berbère / Photo presse

Mais alors quid du riad ? À l'inverse, le mot riad (de rawd, signifiant beau parc) renvoie exclusivement à la notion de jardin mais il a fini par désigner par extension la demeure avec jardin clos intérieur. Un véritable riad se doit donc de disposer d'un patio de taille suffisante pour être planté, selon un modèle précis : deux allées se croisant à angle droit, dessinent quatre parterres de taille égale autour d'une fontaine ou d'une vasque. Aujourd'hui même dans les patios des riads on ne retrouve pas toujours ces « quatre carrés de nature domestiquée » selon l'expression de l'architecte Quentin Wilbaux (Marrakech, le secret des maisons jardins, éd. ACR). Et les enseignes brouillent parfois les pistes avec des appellations sans rapport avec la typologie des lieux, même à Marrakech où ce modèle hybride de maison jardin s'est épanoui, Fès étant plutôt la ville des diour (pluriel de dar) aux patios richement décorés.

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Source: Le Figaro