Air France : la diminution des vols entre Paris et la Chine affecte le tourisme en France

April 26, 2023
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Au Trocadéro, à Paris, en 2013. ERIC FEFERBERG / AFP

Mais où sont donc passés les touristes chinois ? C’est la grande interrogation des fleurons de l’hôtellerie, du tourisme et du Groupe ADP (anciennement Aéroports de Paris). Dans un courrier, révélé par Les Echos, adressé à Emmanuel Macron, le 30 mars, avant la visite du président de la République en Chine, Augustin de Romanet, PDG du Groupe ADP, Sébastien Bazin (PDG d’Accor), Nicolas Houzé (directeur général des Galeries Lafayette) et Henri Giscard d’Estaing (PDG du Club Med) s’inquiètent de l’absence prolongée des touristes de l’empire du Milieu, alors que les frontières sont grandes ouvertes depuis près de cinq mois.

En pratique, ce ne sont pas tant les touristes chinois que leur prodigalité que ces grands patrons regrettent. En 2019, dernière année avant le Covid-19, les 2,2 millions de touristes venus de Chine, soit seulement 3 % des séjours, ont représenté 7,5 % des recettes de l’industrie du tourisme. Au total, cette année-là, ils ont apporté plus de 3 milliards d’euros à l’économie française, dont 1 milliard rien que pour Paris, leur destination privilégiée.

Pour le Groupe ADP, le coup est rude. Avant la pandémie, le panier moyen d’un touriste chinois dans ses boutiques culminait à 150 euros, contre de 22 à 23 euros, en moyenne, pour les autres voyageurs. Une manne alimentée par « pas moins de 90 vols hebdomadaires, [qui] reliaient les deux pays en 2019, faisant de Paris la ville européenne la mieux [connectée] à la Chine continentale » et qui a permis à la France « de se positionner comme principal porte d’entrée en Europe » des touristes chinois, ont rappelé les dirigeants dans leur missive à Emmanuel Macron. Un courrier resté jusqu’ici sans réponse, selon nos informations.

Un surcoût de 20 % pour Air France

Au sortir du Covid-19 et après le déclenchement de la guerre en Ukraine, le gouvernement s’est attaqué à la renégociation d’un traité bilatéral signé en 2017 entre la France et la Chine. Pour le gouvernement et Air France, l’accord, négocié par la direction générale de l’aviation civile est trop « déséquilibré ». Il prévoyait de permettre aux compagnies chinoises d’effectuer 128 vols par semaine vers la France, contre 50 par semaine avant le Covid-19. Impossible pour Air France, désormais seule compagnie française à voler vers la Chine après la faillite d’Aigle Azur, d’assurer un rythme identique.

Surtout, Air France, comme les autres compagnies européennes, ne peut plus survoler la Russie pour gagner la Chine. Les vols rallongés de deux à trois heures entraînent un surcoût de 20 %, ce qui provoque une « distorsion de concurrence », estime un proche de la compagnie. A l’inverse, les avions chinois qui survolent la Russie empruntent une route plus directe.

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Source: Le Monde