Le Moyen-Orient salue la victoire d’Erdogan, garant du statu quo régional

May 29, 2023
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Les tours Al-Jaber, à Lusail (Qatar), décorées pour saluer la victoire de Recep Tayyip Erdogan à l’élection présidentielle (capture d’écran Twitter), le 28 mai 2023. TWITTER @MARSALQATAR_EN

Dimanche 28 mai au soir, des messages de félicitations ont été adressés, de tout le Moyen-Orient, au président turc, Recep Tayyip Erdogan, à l’occasion de sa réélection. Au pouvoir depuis 2003, le leader de 69 ans, qui a remporté 52,2 % des voix au second tour, est vu comme une figure de stabilité dans un ordre régional en pleine reconfiguration. L’ex-parrain des mouvements islamistes du monde arabe, que dix années de rivalité ont opposé aux monarques de Riyad et d’Abou Dhabi, est devenu un partenaire-clé dans la consolidation d’un nouvel équilibre. « Les pays du Golfe préfèrent la continuité au changement… La personne que nous connaissons est mieux que la personne que nous ne connaissons pas », résumait dans l’entre-deux-tours, le commentateur politique émirati Abdulkhaleq Abdulla à l’agence de presse Reuters.

Les plus prompts à se réjouir de la victoire du « Reis » ont été ses plus proches alliés, en particulier l’émir du Qatar, le cheikh Tamim Ben Hamad Al Thani. Sitôt la victoire proclamée à Ankara, les gratte-ciel de Doha se sont parés de la couleur rouge du drapeau turc et de portraits du président turc et du cheikh Tamim. Puis, du mouvement palestinien Hamas aux Frères musulmans égyptiens, toutes les composantes de la mouvance islamo-réformiste, de laquelle est proche l’AKP, le parti de M. Erdogan, ont clamé victoire. Un immense drapeau turc a même été suspendu à la tour de l’horloge de Tripoli, bastion de la fierté sunnite dans le nord du Liban, qui abrite des courants islamistes.

Le Hamas et les Frères musulmans se sont distingués en saluant le « succès du processus démocratique » turc. Ces mouvements se félicitent que les électeurs turcs n’aient pas légitimé les critiques de Kemal Kiliçdaroglu, le rival malheureux de M. Erdogan, qui accusait la politique d’Ankara d’être « pilotée par la confrérie des Frères musulmans ». Le maintien au pouvoir du président turc est une excellente nouvelle pour le Hamas, qui apprécie l’attention que celui-ci porte à Jérusalem, et le soutien qu’il lui accorde. Des cadres en exil du mouvement palestinien résident à Istanbul, qui constitue un lieu de transit et de rendez-vous à peu près sûr pour les Palestiniens, hors de l’emprise israélienne.

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Depuis que M. Erdogan a renoué, à l’été 2022, de tièdes relations diplomatiques avec l’Etat hébreu, ce dernier demande, sans grand espoir, l’expulsion de Saleh Al-Arouri, le dirigeant du Hamas chargé d’attiser les flammes des affrontements armés en Cisjordanie, ainsi que sa garde rapprochée d’anciens prisonniers en Israël. Dimanche soir, le président israélien, Isaac Herzog, a félicité son homologue turc, disant espérer un renforcement des liens bilatéraux.

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Source: Le Monde