Ce contrat de Capgemini avec Google Cloud qui fait prendre conscience à toute la Bourse que cette multinationale du Cac 40 est exposée à l’IA

May 31, 2023
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Par La Rédaction d'Investir

Publié le 31 mai 2023 à 14:24 Mis à jour le 31 mai 2023 à 15:55

Capgemini, l’une des rares multinationales françaises avec Dassault Systèmes à être identifiée par les investisseurs les plus avertis comme exposée à l’intelligence artificielle, gagne aujourd’hui plus de 7% sur le Cac 40, sa meilleure performance intrajournalière depuis octobre 2020, alors que ce positionnement, gage de surperformance actuellement, commence à être intégré par toute la Bourse.

Ce groupe du Cac 40, d’abord spécialisé dans les services informatiques est devenue, après le rachat d’Altran en 2019, un leader mondial du conseil en transformation numérique. Une sorte d’usine à consultants à même d’aider les entreprises, leurs clientes, dans leur passage aux nouvelles technologies (5G, imprimantes 3D, IA…), avec une forte présence en Amérique du Nord (plus de 30% du chiffre d’affaires, selon FactSet, contre 19% en France et 29% dans le reste de l’Europe).

En début de mois, l’analyste financier Charles Brennan de la banque d’investissement américaine Jefferies, réitérait son conseil d’acheter Capgemini en Bourse pour viser un objectif de cours de 210 euros (+30% de potentiel). « Nous pensons que CAP est bien positionné pour bénéficier de la tendance actuelle à la numérisation et la société est peu exposée aux métiers où la croissance ralentit (support matériel et services d'infrastructure) », écrivait-il. Le consensus des analystes, tel que compilé par l’agence d’informations financières Bloomberg, est largement acheteur (à 90%, avec un objectif médian d’environ 217 euros).

Capgemini a annoncé hier en fin de journée, après la clôture de la Bourse de Paris, que son partenariat avec Google Cloud avait été étendue de façon « majeure », dans les domaines de l’analyse de données et de l’intelligence artificielle. Le français utilisera l'outil d'IA générative de ce mastodonte de la « tech » mondiale pour développer, d'ici à 24 mois, 500 cas d'utilisation pratique à destination de l'industrie, lit-on dans le communiqué.

L’entreprise de services numériques (ESN) travaillera avec ses clients pour développer des stratégies d'IA sur mesure dans le but de déployer de nouvel outil à grande échelle.

« Il y a une différence entre le battage médiatique et l’applicabilité »

Le PDG de Capgemini, Aiman Ezzat, rappelait en février, lors de la publication par le groupe de ses comptes 2022, que ses équipes travaillaient sur l’IA générative « depuis plusieurs années », ce qu'il a répété lors de l'assemblée générale des actionnaires qui a eu lieu il y a deux semaines. « Le fait qu’elle émerge seulement aujourd’hui d’un point de vue technologique c’est parce qu’elle est accessible gratuitement, ce qui permet aux gens de la toucher, d’en ressentir l’impact, je pense que c’est ce qui explique une grande partie de l’engouement actuel. »

Capgemini a déjà intégré en partie l’intelligence artificielle pour automatiser la génération de codes. En parallèle, l’ESN, consciente des opportunités de cette technologie révolutionnaire pour ses clients en termes de gains de productivité, cherche des utilisations pratiques à l’IA.

« Comme pour tout, que ce soit pour les métavers ou l’intelligence artificielle, il y a une différence entre le battage médiatique et l’applicabilité réelle », expliquait il y a trois mois Aiman Ezzat. « Si vous l’intégrez dans certains de vos processus critiques, vous feriez mieux de vous assurer que c'est absolument fiable, […] à l'épreuve des balles à 100% que ce soit pour les processus de production ou la génération de code. »

Récemment, JPMorgan calculait que l’intérêt pour ChatGPT, l’outil conversationnel basée sur l’IA générative, expliquait plus de 50% de la performance du S&P 500 et du Nasdaq cette année, alors que le Dow Jones, indice sur lequel les entreprises technologiques sont rares, est à la peine.

« L'engouement pour l'IA continue d'aider le Nasdaq qui a atteint, hier, de nouveaux sommets depuis le début de l'année hier », constate le stratégiste Jim Reid, chez Deutsche Bank, alors que le fabricant de puces à très haute performance Nvidia, identifié comme le principal gagnant de cette nouvelle technologie, a franchi pour la première fois le cap des 1.000 milliards de dollars de capitalisation.

Source: Investir