La présidente de la Géorgie à Bruxelles pour tenter de sauver le cap européen de son pays
La présidente géorgienne, Salomé Zourabichvili, à Bruxelles, le 31 mai 2023. KENZO TRIBOUILLARD / AFP
« Maintenir la Géorgie sur sa trajectoire européenne est vital pour nous, mais cela l’est tout autant pour l’Europe. » La présidente géorgienne, Salomé Zourabichvili, était mercredi 31 mai à Bruxelles pour plaider en faveur du rapprochement de son pays avec l’Union européenne (UE), une perspective menacée par l’influence croissante de la Russie sur cette ancienne république soviétique.
La visite de la cheffe d’Etat intervient à quelques mois de la décision des Vingt-Sept sur l’octroi ou non du statut de candidat officiel à l’UE. La Géorgie s’était vu refuser ce statut en juin 2022, contrairement à l’Ukraine et la Moldavie. La Commission européenne lui a donné douze recommandations à mettre en œuvre avant le réexamen de son dossier par Bruxelles, qui tranchera en décembre.
Lors de son déplacement, Mme Zourabichvili s’est entretenue en tête-à-tête avec les plus hauts responsables de l’UE : le président du Conseil européen, Charles Michel, la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, et la présidente du Parlement européen, Roberta Metsola. Ces rencontres visent à appuyer l’engagement proeuropéen de la présidente, malgré ses pouvoirs très limités dans son pays, dont le système est parlementaire depuis une réforme constitutionnelle lancée en 2018.
Lire aussi : Article réservé à nos abonnés L’avenir européen de la Géorgie en suspens Ajouter à vos sélections Ajouter à vos sélections Pour ajouter l’article à vos sélections
identifiez-vous S’inscrire gratuitement
Se connecter Vous possédez déjà un compte ?
Face à l’orientation de plus en plus ouvertement prorusse du gouvernement géorgien depuis l’invasion de l’Ukraine, les Européens considèrent Mme Zourabichvili comme une alliée pour éviter que la Géorgie ne bascule dans l’orbite du Kremlin, en pleine guerre en Ukraine. « Je salue votre ferme attachement à la perspective européenne de la Géorgie et me réjouis de continuer à travailler avec vous », a insisté Mme von der Leyen. Charles Michel a souligné que des progrès étaient nécessaires concernant la réforme de la justice, la liberté de la presse et de la société civile, la désoligarchisation et la dépolarisation de la vie politique.
Manifestations antirusses
Depuis un an et demi, les signes de rapprochement entre Moscou et Tbilissi se multiplient, au grand dam de la population, à 80 % proeuropéenne et encore traumatisée par la guerre de 2008 avec la Russie. Après l’invasion de l’Ukraine, le gouvernement a ainsi refusé d’adopter des sanctions économiques contre Moscou, les jugeant contraires à ses intérêts nationaux. Le chef de la diplomatie russe, Sergueï Lavrov, l’avait aussitôt félicité pour son « courage » et sa « résistance à la pression occidentale ». Il avait aussi dit espérer le rétablissement, « dans un avenir proche », des vols directs entre Russie et Géorgie, interrompus depuis 2019. Ce souhait a été exaucé le 10 mai par un décret signé par Vladimir Poutine. Le chef du Kremlin a également donné son feu vert à la mise en place d’un régime sans visa de quatre-vingt dix jours pour les citoyens géorgiens se rendant en Russie.
Il vous reste 39.48% de cet article à lire. La suite est réservée aux abonnés.
Source: Le Monde