Avec le Paris Dance Project, Benjamin Millepied crée en Ile-de-France un " incubateur " de talents

June 01, 2023
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Solenne du Haÿs Mascré et Benjamin Millepied lors du lancement du Paris Dance Project à la librairie 7L, à Paris, le 30 mai 2023. MARGAUX SENLIS

« La danse a été une thérapie pour moi, et je sais tout le bien qu’elle peut offrir à des jeunes. C’est une fenêtre de liberté qui transforme la vie. » Avec cette déclaration enflammée, le danseur et chorégraphe Benjamin Millepied, directeur de la danse à l’Opéra national de Paris de 2014 à 2016, donne la couleur de son nouveau projet lancé mardi 30 mai. Imaginé en complicité avec Solenne du Haÿs Mascré, il s’intitule « Paris Dance Project » et dialoguera avec le Los Angeles Dance Project fondé en 2012 par Millepied. « Je m’appuie sur ce que nous avons pu y faire, mais aussi sur mon expérience à l’Opéra de Paris pour imaginer cette structure nomade qui se déplacera dans toute l’Ile-de-France, poursuit-il. J’ai envie de donner l’énergie de la danse là où les gens en ont besoin. »

Benjamin Millepied, qui a quitté Los Angeles, où il vivait, pour se réinstaller à Paris en août 2022, a rencontré Solenne du Haÿs Mascré en 2019, lors de la production de son spectacle Roméo et Juliette à La Seine musicale, à Boulogne-Billancourt (Hauts-de-Seine). Ensemble, ils ont mis au point cet « incubateur » de talents qui s’appuie sur différents axes. Le volet éducatif, en lien avec des écoles et des collèges, a démarré en avril avec la présence hebdomadaire de Benjamin Millepied dans une classe de 4e de l’établissement Saint-Philippe, à Meudon (Hauts-de-Seine). « L’aspect social dédié à la mixité et à l’aide à l’enfance dans les quartiers dits prioritaires est très important pour nous », précise Solenne du Haÿs Mascré.

Parallèlement, le Paris Dance Project entend passer des commandes, produire et diffuser des spectacles signés par de jeunes chorégraphes. Une première salve intitulée Exaltations, avec Leïla Ka, Mellina Boubetra, Anna Chirescu, Alexandre Fandard, est à l’affiche le 3 juin dans le cadre de la Nuit blanche. « A l’horizon 2025, nous allons développer un campus pour former et soutenir une nouvelle génération d’artistes, glisse Millepied. Il est si difficile aujourd’hui d’être visible et de tourner ! »

Avec des partenaires institutionnels comme la Philharmonie, le Musée d’Orsay et le mécénat de Richard Mille, Benjamin Millepied et Solenne du Haÿs Mascré, entourés déjà d’une équipe de dix personnes, ont aussi trouvé un point de ralliement : le Hangar Y, à Meudon. Dans cet immense espace, ancien hangar à dirigeables situé au sein d’un parc, des studios sont en cours de réhabilitation. Une urgence, selon Millepied. « J’ai pu constater, pour la création de mon solo Unstill Life, qui va être présenté aux Nuits de Fourvière, qu’il est très difficile de trouver des espaces pour répéter sur Paris. »

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Source: Le Monde