Les trains de marchandises menacés dans les Pyrénées-Orientales, 82 postes concernés

June 01, 2023
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Tout commence haut, très haut. Au niveau de l'Union européenne, quand la Commission s'aperçoit que la branche FRET de la SNCF a bénéficié d'un soutien important de l'Etat, d'aides publiques notamment, pendant plusieurs années. Ce qui va à l'encontre des règles européennes. Dès lors, le gouvernement tente de se mettre en conformité. Un plan a été présenté il y a une semaine. Il implique de céder une partie de ces liaisons FRET (autrement dit, les trains de marchandises) à la concurrence. Sont concernées, 165 lignes qui partent des Pyrénées-Orientales. Dans le département, 82 postes pourraient être supprimés (la SNCF promet de replacer tous les salariés ailleurs dans l'entreprise). Un projet aberrant pour les syndicats.

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"En un mot, c'est catastrophique" résume David Raynal, conducteur de trains de marchandises et représentant CGT à la SNCF à Perpignan. Catastrophique, et irréalisable pour cet autre conducteur perpignanais, David Maronda. Pour lui, aucune entreprise n'est capable de remplacer la compagnie ferroviaire française : "Officiellement, ce sont des entreprises privées qui doivent se positionner pour reprendre ces lignes. Mais on sait qu'elles n'ont pas les moyens, en matériel, en personnel, ni logistique". Certains trains mesurent jusqu'à 850 mètres de long.

165 trains de marchandises, c'est plus de 8 000 camions

D'après les syndicats, le gouvernement a la solution pour remédier au problème : "On nous demande d'assurer la transition avec nos successeurs, affirme David Raynal. Non seulement on nous prend notre travail, mais on veut aussi que l'on prépare ceux qui vont prendre notre suite. C'est "On vous braque, et vous aidez le braqueur à vous dépouiller.""

Le représentant CGT craint que ce ne soit que le premier pas vers la mise en place d'une sous-traitance : "On sait comment cela va se passer. Ils ne vont trouver personne, on va finalement continuer à faire notre travail, mais pour quelqu'un d'autre". Reste sinon une autre solution anticipée par David Maronda : "Et si jamais ils n'y arrivent pas avec le rail, cela passera sur les camions. Et là, on est dans l'absurdité totale". 165 trains par semaine, cela revient à plus de 8 000 camions sur nos routes. Le projet doit être entériné d'ici la fin de l'année.

Source: France Bleu