Le Cac 40 en mal de tendance malgré la hausse des cours du pétrole et de TotalEnergies

June 05, 2023
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Par John Wiburg

Publié le 5 juin 2023 à 12:11 Mis à jour le 5 juin 2023 à 12:15

La Bourse de Paris peine à prolonger son rebond de plus de 2% des deux dernières séances. La solidité du marché du travail aux Etats-Unis écarte certes pour l’instant le spectre d’une récession, mais le nombre élevé des créations d’emplois place la Réserve fédérale dans une position délicate. Les valeurs pétrolières sont entourées après la décision de l’Arabie saoudite de réduire sa production, tandis que le secteur du luxe subit des prises de bénéfices.

A mi-séance, le Cac 40 cède 0,15% à 7.259,43 points dans un volume d’affaires limité de 530 millions d’euros. Les contrats futures sur indices américains oscillent entre l’équilibre et un repli de 0,3%.

Le baril de Brent de la mer du Nord progresse de 2,2% à 77,83 dollars après avoir gagné près de 4%. L’Arabie saoudite prévoit de limiter unilatéralement sa production d’environ 1 million de barils par jour à compter du mois de juillet, ce qui serait sa plus forte réduction depuis plusieurs années afin de faire remonter les prix. De son côté, l’Opep+ a décidé de continuer de limiter l’offre du cartel élargi jusqu’en 2024. TotalEnergies gagne 0,9% et Vallourec 1,3%. A l’inverse, LVMH, Kering et Hermès cèdent entre 0,8% et 1,3% après leur rebond de vendredi. Les secteurs défensifs comme les télécoms et les « utilities » progressent. Orange monte ainsi de ainsi 1,6% et Veolia de 0,8%.

A suivre, cet après-midi, l’indice ISM non manufacturier de mai aux Etats-Unis, ainsi que les commandes de biens durables d’avril et les commandes à l’industrie du même mois.

Une communication difficile pour la Fed

Vendredi, le S&P 500 a clôturé à son meilleur niveau depuis août dernier en réaction à un marché du travail qui reste solide avec la création de 339.000 emplois en mai, tandis que la hausse des salaires a légèrement ralenti à 4,3% sur un an et que le taux de chômage a augmenté de 0,3 point à 3,7% de la population active. Ces chiffres confortent le sentiment que la Réserve fédérale devrait opter pour une pause dans son cycle de hausse des taux d’intérêt, avant un probable resserrement en juillet. Le marché évalue à 78% la probabilité d’un maintien du taux des Fed funds dans une fourchette à 5%-5,25% le 14 juin, selon l’outil FedWatch de CME Group.

« Les chiffres des prix à la consommation, qui seront publiés la veille de la décision monétaire de la Fed, pourraient bien être le principal facteur susceptible de faire basculer les anticipations vers une resserrement si l’inflation est élevée, observe Jim Reid, de Deutsche Bank. Cependant, cela semble peu probable avant la publication du CPI, dans la mesure où rien ne sera décidé à 100% d’ici-là. Nous en sommes donc revenus à une certaine incertitude sur la stratégie de la Fed à court terme », précise-t-il.

Michael Hewson, de CMC Markets, va dans le même sens en estimant qu’il « serait plus facile de relever les taux en juin et de maintenir les options ouvertes pour juillet. La communication serait sans aucun doute plus facile, cependant, les divergences au sein du FOMC montrent déjà que des opinions différentes commencent à émerger pour la suite ». La Fed est entrée en période de blackout, empêchant ses membres de s’exprimer publiquement jusqu’à l’annonce de sa décision monétaire.

La question d’une pause ne semble pas se poser pour la BCE, dont la présidente Christine Lagarde doit s’exprimer cet après-midi devant la commission des Affaires financières et bancaires du Parlement européen. Ce matin, Boris Vujcic, membre du conseil des gouverneurs, a déclaré à Bloomberg que l’inflation dans la zone euro ne diminue que graduellement et que la probabilité d’une réaccélération de la hausse des prix est plus forte que celle d’une décrue plus rapide. Pour lui, « la désinflation devrait être progressive, avec les risques toujours orientés à la hausse compte tenu de l’évolution des tensions sur le marché de l’emploi et des pressions sous-jacentes sur les prix dans le secteur des services ».

Source: Investir