Temu, le nouveau site d’e-commerce chinois qui cartonne et inquiète
Si vous jouez souvent sur votre téléphone, vous avez forcément vu passer les publicités pour ce site qui inondent le marché. Des élastiques magiques pour les cheveux, des boîtes de rangement pour votre frigo, une passoire révolutionnaire pour rincer et égoutter vos fruits et les légumes… Tout ceci peut se trouver sur Temu, le dernier site d’e-commerce chinois tendance, derrière la myriade de plates-formes déjà célèbres comme Wish ou AliExpress.
Derrière ce nouveau géant du commerce en ligne, se cache un site géré en Chine et enregistré en Irlande et aux îles Caïman pour le compte de la société PDD Holdings, valorisée 92 milliards de dollars en bourse et également propriétaire de Pinduoduo, site d’e-commerce très populaire en Chine.
De l’AppStore au SuperBowl en seulement six mois
Lancée en septembre aux États-Unis, l’application Temu s’est rapidement imposée comme l’une des leaders du marché. À la vente, des vêtements et bijoux, mais aussi des accessoires de rangement, du matériel de cuisine ou même des instruments de musique. Comme le souligne le Time, la question est plutôt « qu’est-ce que Temu ne vend pas ? » sur cet immense amas de commerce de ligne.
Son credo ? « Des réductions jusqu’à 90 % », des codes promo à gogo et des produits gratuits envoyés aux clients s’ils font la promotion de la marque sur les réseaux sociaux ou auprès de leurs proches. Et ça marche : en moins de trois mois, l’application se place en tête des téléchargements aux États-Unis.
Surfant sur son succès outre-Atlantique, la marque se paie même le luxe d’une publicité lors de la mi-temps du SuperBowl. Prix du spot : 7 millions de dollars pour 30 secondes, et un entêtant slogan, « Shop like a billionnaire ». En français, « achetez comme un milliardaire », grâce aux prix très avantageux du site, met-elle en avant.
S’ensuit un lancement au Canada, en Australie et en Nouvelle-Zélande, avant que l’application ne débarque dans l’Union européenne au mois de mars : Royaume-Uni, Italie, Pays-Bas, Espagne, Allemagne et… France sont les six pays premiers concernés. Là encore, le succès est total, Temu est actuellement en tête des téléchargements sur Android et iOS dans l’Hexagone.
Logiciel malveillant et interdiction au Montana
Mais le déferlement de la plate-forme sur le marché européen ne va pas sans plusieurs critiques. Derrière les prix cassés, plusieurs clients ont rapporté des cas de paquets non livrés, des frais supplémentaires, des délais de livraison XXL, des commandes erronées ou encore d’un service client aux abonnés absents, note le magazine Time.
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Son équivalent chinois Pinduoduo a également subi un coup d’arrêt : la plateforme a été supprimée des magasins d’application Android et iOS au printemps, après que des versions de l’application contenant des logiciels malveillants. Parmi les requêtes de Pinduoduo, l’accès aux données biométriques, au Bluetooth ou encore aux informations des réseaux wi-fi, précise CNBC. De quoi créer de l’inquiétude autour de la fiabilité et de la sécurité des données des utilisateurs côté Temu.
Dans l’État américain du Montana, les craintes se sont muées en interdiction : le gouverneur républicain Greg Gianforte a interdit depuis le 17 mai l’application sur tous les appareils de fonctionnaires, aux côtés d’autres applications chinoises, comme TikTok ou WeChat, mais aussi la russe Telegram.
TikTok is just one app tied to foreign adversaries. Today I directed the state’s Chief Information Officer to ban any application that provides personal information or data to foreign adversaries from the state network. pic.twitter.com/92Im6D9Jgx — Governor Greg Gianforte (@GovGianforte) May 17, 2023
Source: Le Parisien
