Au-delà de l’agression du petit Kenzo en marge du match Ajaccio-OM, la sécurité en question

June 06, 2023
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Tensions entre des supporters de Marseille et des gendarmes, avant le match de Ligue 1 entre l’ACA et l’OM, le 3 juin 2023 aux abords du stade François-Coty à Ajaccio. PASCAL POCHARD-CASABIANCA / AFP

L’émotion reste vive après les violences survenues autour du match entre l’AC Ajaccio (ACA) et l’Olympique de Marseille (OM), en marge de la dernière journée du championnat de France de football, samedi 3 juin, lors desquelles un enfant de 8 ans a été agressé. Mardi, Nicolas Septe, le procureur de la République près le tribunal judiciaire d’Ajaccio, a fait savoir que la Ligue de football professionnel avait déposé plainte et se porte partie civile à la procédure ouverte. « La collaboration du club sportif ACA sera nécessaire et s’avère vivement souhaitable afin de pouvoir identifier les supporters à l’origine des coups portés dans la loge où se trouvait le jeune Kenzo », poursuit le parquet dans un communiqué.

La justice veut éclaircir l’agression survenue dans une loge du stade François-Coty, où étaient invités Kenzo, atteint d’un cancer du cerveau, son père, sa mère et son jeune frère. L’enfant originaire de Cassis (Bouches-du-Rhône) était venu au stade avec sa famille afin de soutenir l’OM, son club de cœur. Selon les premiers éléments recueillis par le parquet, quatre individus issus des rangs de l’Orsi Ribelli, groupe d’ultras de l’ACA, ont pénétré à visage découvert dans la loge et s’en sont pris au père, sous les yeux du fils, malmené pendant la bousculade.

La scène n’a pas été captée par les caméras de vidéosurveillance, mais les images de l’arrivée et du départ des auteurs des faits indiquent qu’elle n’a duré qu’une trentaine de secondes, a précisé le ministère public. « On voit les quatre agresseurs qui ressortent en tenant un maillot de l’OM », relate au Monde une source proche de l’enquête.

Une « bagarre entre adultes »

Cette violence soudaine a déclenché une vague d’indignation. Le maire d’Ajaccio, Stéphane Sbraggia, a fustigé « des actes qui témoignent d’une inquiétante perte de valeurs ». L’affaire a aussi ébranlé le plus haut sommet de l’Etat. De la ministre des sports et des Jeux olympiques et paralympiques au président de la République, Emmanuel Macron. En déplacement au Mont-Saint-Michel, le chef de l’Etat a réclamé des « sanctions les plus claires » et « fortes ». « Cela montre une espèce de dérive et on a raison de ne pas s’habituer », a-t-il insisté. Plusieurs médias internationaux, à l’instar de la BBC britannique ou encore les quotidiens espagnol El Pais et italien Corriere della Sera se sont aussi fait écho de l’événement.

« Même la plus extrême bêtise ne saurait expliquer ces comportements ! Le club condamne avec la plus grande fermeté ces actes inqualifiables ! L’ACA fera toute la lumière sur ces agissements honteux. Dès que les individus auront été identifiés par nos services, nous porterons plainte contre eux », a réagi le président de l’AC Ajaccio, Alain Orsoni, qui a exprimé sa « solidarité » à Kenzo et sa famille – le club n’a pas déposé plainte, pour l’heure, a rapporté le parquet, mardi.

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Source: Le Monde