Sur la loi de programmation militaire, LR va finalement serrer les rangs derrière la majorité

June 06, 2023
33 views

Qui imagine le parti se réclamant du général de Gaulle ne pas voter une loi de programmation militaire (LPM) ? Cette question a tourné dans les têtes de la majorité ces dernières semaines. Pourtant, le résultat final ne fait aucun doute. Le texte défendu par le ministre des armées, Sébastien Lecornu, devrait être normalement adopté, mercredi 7 juin, à l’Assemblée nationale, avec le soutien du Rassemblement national en particulier. Mais reste à savoir avec combien de voix venues des 62 députés du groupe Les Républicains (LR).

Il s’agit de planifier quelque 413 milliards d’euros de dépenses militaires jusqu’en 2030. Sujet technique, la LPM échappe en théorie aux querelles politiques. Mais dans un Hémicycle où les différents groupes n’en finissent pas de découvrir les subtilités de la majorité relative, la droite a pourtant donné jusqu’au dernier moment l’impression de louvoyer entre le vote pour et l’abstention.

Président de la commission de la défense nationale et des forces armées, le député Renaissance (Rhône) Thomas Gassilloud a ainsi renvoyé les LR à leur ADN, celle d’une formation qui « accorde beaucoup d’importance aux affaires militaires et se réclame du général de Gaulle ». Une façon pour l’élu macroniste de placer les troupes d’Eric Ciotti face à leur responsabilité. « Si une majorité de leur groupe s’abstenait, je verrais cela dans une logique de démarche partisane, de défiance au président de la République », confiait-il lundi.

« Une loi qui n’a jamais été aussi ambitieuse »

Bonne nouvelle pour M. Gassilloud, les LR s’acheminent vers un soutien au texte. Sans sauter au plafond, Olivier Marleix l’a annoncé, mardi, à l’issue d’une réunion de groupe. « On s’oriente vers un vote pour en première lecture, conditionné au fait qu’au Sénat le gouvernement aille au bout des promesses qu’il a semblé faire », a déclaré le président des députés LR lors d’un point presse.

Mais l’élu d’Eure-et-Loir emploie quelques précautions. A contre-emploi dans le rôle d’allié de la majorité lors de la réforme des retraites, M. Marleix n’avait pas l’intention d’offrir une victoire trop facile au camp présidentiel. En avril, il a ainsi jugé « insincère » l’étude d’impact réalisée par le gouvernement sur la LPM et a même saisi le Conseil constitutionnel.

Dans le groupe, sa ligne s’affrontait avec courtoisie avec celle de son collègue de Seine-et-Marne, Jean-Louis Thiériot. « S’il y a bien une loi sur laquelle on ne fait pas de politique, c’est bien la LPM, assure le vice-président de la commission de la défense. On pense ce que l’on veut du fond, mais notre famille sort d’une très belle séquence sur l’immigration, parle d’une seule voix. Ce n’est pas le moment d’aller jouer l’opposition sur une loi qui n’a jamais été aussi ambitieuse. »

Il vous reste 41.86% de cet article à lire. La suite est réservée aux abonnés.

Source: Le Monde