Le Cac 40 tiraillé entre de bons trimestriels et des signes de ralentissement économique

April 27, 2023
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Par Arthur Le Denn

Publié le 27 avr. 2023 à 17:45

Les bons chiffres trimestriels dont font tour à tour état les entreprises des deux côtés de l’Atlantique sont autant de preuves que la consommation se maintient à bon niveau. Des nouvelles rassurantes aux yeux des investisseurs, qui ont permis au Cac 40 de terminer en légère hausse de 0,23%, à 7.483,84 points et dans un volume d’échanges de 3,8 milliards d’euros, alors que des indicateurs traduisent de réels signes de ralentissement de l’économie. Aux Etats-Unis, le produit intérieur brut a ainsi moins progressé qu’attendu, de 1,1%, entre janvier et mars – alors qu’un consensus établi par Bloomberg anticipait 1,9%, après une croissance de 2,6% sur les trois derniers mois de l’année 2022.

« La saison des résultats aux Etats-Unis est un moteur important. Certains des grands noms de la technologie ont fourni des résultats meilleurs que prévu », a relevé auprès de Reuters Richard Flax, directeur des investissements de Moneyfarm. Après Microsoft mardi et Alphabet mercredi, Meta Plaforms a dit tabler sur des ventes supérieures aux attentes au deuxième trimestre. L’action de la maison mère de Facebook progresse de 14% à Wall Street. Amazon suivra ce soir, avant Apple jeudi 4 mai. A la clôture à Paris, le S&P 500 s’apprécie de 1% et le Nasdaq Composite de 0,4%. « Nous examinons les chiffres des bénéfices et ils ne sont vraiment pas mauvais », a appuyé Michael Hewson, analyste à CMC Markets, faisant notamment référence à la publication de Barclays dans un secteur très chahuté.

Les banques reprennent des couleurs

La banque britannique a gagné 5,25% ce jeudi, ayant profité de la croissance de 9% de ses revenus de trading sur obligations devises et matières premières au premier trimestre. Deutsche Bank a, pour sa part, enregistré son meilleur profit trimestriel en dix ans et progressé de 2,32% sur la séance. De manière générale, l’ensemble du secteur reprend des couleurs après un début de semaine quelque peu compliqué. L’indice européen Stoxx 600 des banques a ainsi gagné 5,25% ce jeudi. Un phénomène qui semble se transposer outre-Atlantique : First Republic reprenait 10% à la clôture en Europe.

Les relèvements de prévisions annuelles annoncés ce jeudi ont reçu des accueils divergents en Bourse parmi les valeurs du Cac 40. L’équipementier électrique Schneider Electric a enregistré la plus forte hausse de l’indice vedette de la place parisienne (+3,9%), après avoir annoncé viser une croissance organique de son résultat opérationnel ajusté comprise entre 16% et 21% – contre 12% à 16% précédemment. A contrario, le fabricant de semi-conducteurs STMicroelectronics en est la lanterne rouge (-8,72%), bien qu’il ait resserré la fourchette dans laquelle son chiffre d’affaires annuel devrait se situer : il mise sur 17 à 17,8 milliards de dollars, contre 16,8 à 17,8 milliards jusqu’ici. Les opérateurs ont, entre autres, été déçus que ce relèvement ne concerne pas aussi la marge brute.

A noter que le pneumaticien Michelin s’est apprécié de 1%, après avoir confirmé ses objectifs pour l'année en cours. Il a notamment fait état d’une hausse de 7,4% de son chiffre d'affaires sur un an au premier trimestre, à 6,96 milliards d’euros, malgré le repli des volumes sur ses principaux marchés. TotalEnergies a, de son côté, cédé 2,62%. Au premier trimestre, le groupe pétrolier a vu son résultat net ajusté reculer de 27%, à 6,5 milliards de dollars, et son excédent brut d’exploitation diminuer de 19%, à 14,2 milliards, en raison de la baisse du prix des hydrocarbures.

Hors Cac 40, le spécialiste des semi-conducteurs Soitec a lâché 15,43%, après des résultats trimestriels conformes mais l'annonce du départ de son directeur général adjoint, qui officiait depuis 17 ans et était un fin connaisseur de la technologie. A l’inverse, le fabricant d’étiquettes électroniques pour la grande distribution SES-Imagotag s’est envolé de 33,93%, après un contrat de 300 millions de dollars avec le géant américain Walmart, qui pourrait prendre jusqu’à 10% du capital en cas de succès commercial.

Source: Investir