Guerre en Ukraine: selon des militaires français, la contre-offensive a déjà commencé
L'Ukraine n'a pas encore lancé la contre-offensive annoncée de longue date, a déclaré ce mercredi 7 juin le secrétaire du Conseil national de sécurité et de défense de l'Ukraine, mais Moscou de son côté soutient que la contre-offensive ukrainienne a déjà débuté. C'est ce que pensent aussi des militaires français qui suivent de près l'évolution du conflit.
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Il y a des signes qui ne trompent pas, disent les stratèges français, et l'histoire retiendra peut-être que la contre-offensive ukrainienne a débuté un 5 juin. Lundi, les forces armées ukrainiennes ont attaqué sur quatre axes dans la région de Donetsk et celle de Zaporijjia, appuyées par des chars Léopards et des AMX10RC d'origine française.
Elles auraient progressé sur quelques centaines de mètres. Un gain modeste, mais ces opérations ont pour but de trouver des intervalles dans le dispositif défensif russe. Et c'est bien le signal de l'offensive, assure un chef étoilé auprès de journalistes de défense. S’il n'y a pas encore de grande manœuvre, il s'agit plutôt de sonder le dispositif défensif russe pour y trouver des intervalles, pointe le colonel Frédéric Jordan, du Centre de doctrine et d'enseignement du commandement :
« Les Ukrainiens ont attaqué sur quatre points du front russe. On voit qu'il y a un certain nombre d'actions menées par les forces armées ukrainiennes et une réaction russe qui reste aussi, dans une certaine mesure, sur une posture offensive dans d'autres zones du front. Il est donc probable qu'il y ait déjà une approche et des tests du dispositif des uns et des autres pour voir s'il y a une opportunité à saisir pour éventuellement "brêcher" et exploiter dans la profondeur. »
Signes d’une escalade contrôlée ?
Mais fracturer le dispositif russe pour réussir cette contre-offensive ne sera pas une mince affaire. La ligne de défense baptisée Fabergé par Moscou se compose en réalité de six lignes successives sur 30 kilomètres de profondeur. Des tranchées dans lesquelles les Russes ont enterré leurs vieux chars T54, utilisés comme des bunkers, ce qu'ils appellent l'artillerie spéciale.
Pour créer des brèches, les Ukrainiens ont intensifié ces dernières semaines leurs frappes dans la profondeur du dispositif russe. Ils ont multiplié aussi les actions de sabotage derrière les lignes, en ciblant notamment le réseau ferroviaire, sur lequel transite l'approvisionnement de l'armée de Moscou. Kiev a également ciblé des infrastructures critiques sur le territoire russe, pointe un officier français, signe d'un feu vert occidental et d'une escalade contrôlée. « Nous avons peut-être atteint le point culminant de cette guerre », dit encore un haut gradé, qui précise que « cet été pour les Ukrainiens, ça passe ou pas, alors ils mettent le paquet, ils jouent leur va-tout ».
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Source: RFI
