Le réchauffement planétaire résultant des activités humaines atteint un nouveau record

June 08, 2023
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La zone d’exploitation du charbon à la centrale électrique de Kusile (Afrique du Sud), le 22 mai 2023. THEMBA HADEBE / AP

Le réchauffement climatique, non seulement n’offre pas de répit, mais s’amplifie. Ce que chacun peut observer directement, qu’il s’agisse des vagues de chaleur en Asie ou des incendies immenses au Canada, est confirmé par une nouvelle étude scientifique publiée dans Earth System Science Data, jeudi 8 juin, par un groupe international d’une cinquantaine de scientifiques de renom.

Ces chercheurs mettent à jour les principaux indicateurs climatiques du rapport du groupe de travail 1 du Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC) paru en 2021, consacré aux bases physiques du changement climatique. « Le rapport du GIEC, qui est publié tous les sept ans environ, méritait d’être mis à jour dans un contexte de climat qui change très rapidement et pour éclairer les négociations climatiques », explique Aurélien Ribes, chercheur au Centre national de recherches météorologiques et coauteur de l’étude.

Selon leurs résultats, le réchauffement s’accroît à un rythme sans précédent de plus de 0,2 °C par décennie. Il a atteint 1,14 °C en moyenne au cours de la dernière décennie (2013-2022) par rapport à l’ère préindustrielle, et 1,26 °C en 2022, contre 1,07 °C enregistrés entre 2010 et 2019 et rapportés dans le rapport du GIEC. Le réchauffement est plus élevé sur les continents (1,71 °C désormais) qu’en surface des océans (1,15 °C).

Les concentrations des principaux gaz à effet de serre ont également atteint de nouveaux records : 417 parties par million (ppm) pour le dioxyde de carbone (CO 2 ) – contre 410 ppm dans le rapport du GIEC –, 1 912 parties par milliard (ppb) pour le méthane et 336 ppb pour le protoxyde d’azote. La concentration en CO 2 atteint aujourd’hui une valeur inédite depuis plus de 2 millions d’années.

« C’est malheureusement prévisible, car les émissions mondiales de gaz à effet de serre continuent à augmenter, alors qu’il faudrait qu’elles baissent le plus rapidement possible », réagit Pierre Friedlingstein, directeur de recherche au CNRS, à l’Ecole normale supérieure et à l’université d’Exeter (Royaume-Uni). Selon les scientifiques, les rejets carbonés ont ainsi atteint un nouveau record de 55 milliards de tonnes de CO 2 équivalent en 2021, sous l’effet des activités humaines, notamment l’exploitation des combustibles fossiles (charbon, pétrole et gaz) et la déforestation. Cette hausse des émissions entraîne une augmentation de la concentration des gaz à effet de serre dans l’atmosphère. Le système climatique s’emballe sous l’effet de ce surplus d’énergie.

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Source: Le Monde