" Jeune et golri ", sur OCS Max : le temps de la maturité pour Prune et Alma
Prune (Agnès Hurstel) et Alma (Saül Benchetrit) dans la série « Jeune et Golri ». OCS
OCS MAX – JEUDI 8 JUIN À 21 H 00 – SÉRIE
Avec son no look assumé, son chouchou dans les cheveux et ses bracelets en perles colorées, Prune (Agnès Hurstel) a toujours l’air d’avoir 17 ans. Le problème est qu’elle en a 34, soit déjà huit de plus qu’au tout début de Jeune et golri, et que sa résistance au temps qui passe ne fait plus rire personne. A commencer par Francis (Jonathan Lambert), le « papier peint » quinquagénaire de la première saison, qui, après huit ans de conjugalité avec la stand-upeuse, en a ras le bol de n’avoir ni maison de campagne ni compte joint. « Je veux qu’on m’offre des fleurs, je mérite des fleurs ! », se plaint-il à celle qu’il finit par quitter pour Bambie, 45 ans et la poitrine épanouie (Mélanie Doutey). Victime collatérale de cette séparation : le lien fusionnel entre Prune et Alma, la fille de Francis.
Récompensée au festival Séries Mania en 2021, la première saison avait séduit par sa fraîcheur, son humour de sitcom et le charme de ses acteurs : située en partie dans le monde des comedy clubs parisiens, elle faisait défiler Marie Papillon, Lison Daniel et Paul Mirabel. Poussée par ce bel élan, on sent qu’Agnès Hurstel (cocréatrice, coscénariste et coréalisatrice de la série) a voulu faire entrer beaucoup de choses dans cette deuxième (et probablement dernière) saison.
Détour mémoriel
Et, comme la comédienne écrit beaucoup et plutôt bien (elle a récemment cosigné, avec Cédric Klapisch, le scénario de Salade grecque, sur Prime Video), ça se bouscule au portillon des idées. La relation entre Prune et Alma (c’est la délicieuse Saül Benchetrit, découverte en 2022 dans Chair tendre, qui reprend le rôle) cohabite ainsi avec la crise d’adolescence de la jeune fille et la remise en question existentielle de sa désormais ex-belle-mère.
Pendant qu’Alma attend ses règles et l’attention d’un garçon, Prune décide, de son côté, d’arrêter le spectacle « rincé de chez rincé » qu’elle joue dans des MJC de province, pour, à la place, « faire du drame ». Tombée par hasard sur le journal que sa grand-mère juive tenait pendant la guerre, elle fouille le passé familial à la recherche d’une nouvelle inspiration, plus grave et plus mature.
Ce détour mémoriel, qui n’est qu’un des nombreux fils que Jeune et golri tire au fil de la saison, aurait sans doute mérité un peu plus de temps et d’espace pour convaincre totalement, car, malgré la grande capacité de séduction des personnages et des situations, la saison pâtit de vouloir trop en dire. Huit épisodes de vingt-cinq minutes à peine, c’est en effet ric-rac, d’autant plus que, entre le premier et le dernier, quatre ans se seront écoulés. L’entreprise, pourtant charmante, donne ainsi l’impression d’être menée au pas de course, ce qui ne manque pas d’ironie pour une série ayant pour sujet le refus de voir le temps filer.
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Source: Le Monde