FC Lorient : pourquoi Le Bris ne peut plus rester

June 09, 2023
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« Nommé en juin 2022 pour un premier poste d’entraîneur professionnel en Ligue 1 suite à l’obtention de son diplôme, Régis Le Bris, impliqué dans toutes les décisions sportives, s’est inscrit dans un projet à moyen terme avec le FC Lorient », écrit le club, dans le communiqué mis en ligne sur son site Internet dans la nuit de jeudi à vendredi , pour justifier son refus de libérer son employé.

Le coach des Merlus a vu son contrat prolongé en mars dernier de deux années supplémentaires (jusqu’en 2027). Dans son camp, on avance qu’il n’avait alors pas son mot à dire, cette option, actionnable uniquement par le club, ayant été négociée au moment de la signature de son contrat de trois ans l’été dernier. Le Bris et ses représentants auraient néanmoins obtenu au printemps que la majeure partie de son staff soit alignée sur cette prolongation.

Que s’est-il passé entre cette prolongation, annoncée le 30 mars par le club, et la fin de la saison, où Régis Le Bris a fini par exprimer publiquement ses doutes quant à son avenir au club ? Rien, selon son entourage, et ce serait justement ça le problème. Le technicien sort de sa première saison seulement sur un banc de Ligue 1, mais il s’agit déjà de sa onzième au FC Lorient, où il a été nommé à la tête du centre de formation en 2012. Le Finistérien pensait encore pouvoir changer certaines choses, cette saison, dans la gestion d’un club qu’il juge un peu trop près de ses sous au regard du projet sportif qu’il souhaitait bâtir.

La pelouse, les transferts et l’Américain

En témoigne le changement à la hâte l’été dernier de la pelouse du Moustoir, grillée par la sécheresse et le Festival interceltique, qui a limité cet hiver l’expression de son équipe, tout en mettant en danger la santé de certains joueurs (Yvon Mvogo, Gédéon Kalulu et Julien Laporte, notamment).

Le Bris avait demandé l’été dernier à sa direction de prolonger les contrats de son « trois majeur » (Terem Moffi, Dango Ouattara et Enzo Le Fée). Les deux premiers sont partis cet hiver pour des sommes records et le troisième a un bon de sorti cet été.

Comme la plupart des employés du FC Lorient et de ses partenaires, le staff aurait aussi été mis cet hiver devant le fait accompli de l’arrivée de l’actionnaire américain Bill Foley dans le capital du club, à hauteur de 40 % au 30 juin prochain. En résumé, les beaux discours de sa direction n’auraient que trop rarement été suivis d’effets, du point de vue d’un entraîneur qui connaît sa valeur et n’a jamais manqué d’ambition.

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Le point de non-retour

Jusqu’à samedi dernier et sa dernière conférence de presse d’après-match de la saison, Régis Le Bris avait toujours défendu ses joueurs et l’institution, préférant faire passer ses messages en interne. Le communiqué de Loïc Féry (« Je comprends qu’il soit sollicité mais il est sous contrat »), qui laisse penser que RLB ne respecterait pas ses engagements et aurait déjà succombé aux sirènes de l’argent, constitue pour le coach breton un point de non-retour. Difficile dans ces conditions d’imaginer le revoir cet été sur le banc du FC Lorient.

Source: Le Télégramme