Guerre en Ukraine. La contre-offensive commentée, lourdes pertes russes… Le point sur la nuit

June 10, 2023
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Annoncée depuis plusieurs semaines, la contre-offensive ukrainienne a débuté, ce que même le président russe Vladimir Poutine a confirmé.

Une tentative de poussée et de reprise de terrain que les médias anglo-saxons sont nombreux à relayer. Ces derniers soulignent que l’attaque semble avoir commencé dans les régions de Zaporijjia et Donetsk au sud et à l’est. En l’absence de confirmation officielle, la plupart des titres de presse écrite et télévision relèvent une « hausse de l’activité sur la ligne de front ».

La présence de chars allemands et de véhicules blindés américains en serait le signe indicateur, selon le New York Times, qui cite des responsables de l’administration et des experts militaires. « Les forces ukrainiennes ont remporté des succès tactiques et subi des pertes » témoigne Rob Lee du Foreign Policy Research Institute, tandis que le Washington Post parle de premiers « résultats », citant Volodymyr Zelensky, mais aussi d’un char ukrainien détruit.

Les forces russes continuent malgré tout de bombarder Kherson après la visite du président ukrainien.

Les troupes de Kiev cherchent de leur côté à déterminer les « points faibles » sur le front de la défense russe, ajoute le Wall Street Journal. Le Washington Post détaille les composantes de l’arsenal ukrainien, et plus particulièrement les armes fournies par les États-Unis.

La destruction du barrage « transforme l’Ukraine mais pas l’arc de la guerre » assure par ailleurs le New York Times, car les points clés de la contre-offensive sont situés dans les régions de Zaporijjia et Donetsk, pas le long du Dniepr, où les combats ont d’ailleurs vite repris. Les ingénieurs sont d’avis qu’il s’agit d’une explosion et non d’une défaillance structurelle qui a conduit à la destruction partielle du barrage de Bakhovka.

Pertes russes

L’armée ukrainienne a publié son bulletin régulier des pertes infligées aux troupes du Kremlin. Selon Kiev, 213 770 soldats russes (soit 1 010 décès de plus en l’espace de sept jours) ont perdu la vie dans les combats depuis le début de l’invasion de l’Ukraine le 24 février 2022.

7 600 véhicules blindés auraient par ailleurs été détruits (dont vingt-quatre au cours de la dernière semaine), de même que 6 410 citernes et véhicules de ravitaillement, 3 901 chars d’assaut (dix de plus que la semaine précédente), 3 702 pièces d’artillerie ou encore 3 247 drones.

La publication régulière de ces chiffres fait partie de la guerre d’information menée par l’Ukraine afin de saper le moral de l’armée russe et marquer l’opinion publique.

Guerre en Ukraine : selon vous, les États-Unis conduisent-ils une guerre qui ne dit pas son nom ? Débattez !

Sommet européen

Emmanuel Macron, Olaf Scholz et Andrzej Duda vont se rencontrer à Paris lundi 12 juin 2023 pour discuter de garanties sécuritaires pour l’Ukraine et de sa demande d’adhésion à l’OTAN.

La presse relève des différences entre le président français et le chancelier allemand sur la question. Les journaux citent un diplomate français qui insiste sur l’importance pour les Européens d’afficher leur « unité » sur le sujet.

Selon un article de Politico, les alliés ne seraient « pas prêts » à accorder à l’Ukraine les garanties qu’elle demande.

Aide américaine contre recrutement russe

Le Pentagone prépare un plan d’aide de deux milliards de dollars destiné à aider l’Ukraine sur le long terme et incluant des batteries de missiles Raytheon et Lockheed Martin, rapporte le média économique Bloomberg.

De son côté, le pouvoir russe emploie toutes sortes de tactiques, entre « coercition » et « séduction », pour mobiliser une nouvelle vague de combattants, selon le Wall Street Journal, tandis que Wagner tente également de recruter à tours de bras.

Le groupe paramilitaire est d’ailleurs le sujet d’un documentaire de 40 minutes mis en ligne par le Wall Street Journal.

Drones russes

La Russie se prépare à produire elle-même les drones de modèle iranien, indique Voice Of America, citant de nouvelles informations de la Maison Blanche.

Pétrole russe à Cuba

Avec les récentes livraisons de pétrole du Mexique et de la Russie, et le rapprochement commercial entre le Venezuela et les États-Unis, Cuba, plongé dans une profonde crise, pourrait atténuer sa grave pénurie de carburant.

Depuis fin mars, les files de voitures à l’entrée des stations-service font partie du paysage quotidien de l’île communiste.

Sous embargo américain depuis 1962, Cuba, qui ne produit qu’un tiers du carburant qu’elle consomme chaque jour, traverse sa pire crise économique en trois décennies avec pannes d’électricité et pénuries alimentaires récurrentes.

Mais de récentes livraisons de pétrole pourraient améliorer la situation. Selon le site de surveillance maritime Vessel Finder, le pétrolier mexicain Bicentenario, dont la cargaison est estimée à 265 000 barils, a accosté mardi au port de La Havane. Jeudi, il était amarré à la raffinerie Ñico Lopez de la capitale.

Fin mai, le superpétrolier Limo, battant pavillon camerounais et en provenance de Russie, était arrivé au port de Matanzas, à une centaine de kilomètres à l’est de La Havane, avec une cargaison estimée à 800 000 barils.

La Suède irrite la Russie

Le New York Times rapporte que la Suède acceptera des troupes de l’OTAN sur son territoire avant même d’avoir officiellement rejoint l’Alliance.

Un choix qui agace le Kremlin, qui a condamné la position des autorités suédoises et annoncé au même moment son retrait du Traité sur les armes conventionnelles en Europe.

Le choléra menace

La chaîne télévisée américaine NBC souligne la dangerosité de la situation sanitaire en Ukraine après seize mois de conflit et évoque les risques de maladie (choléra) et les problèmes de sécurité (mines).

Source: Ouest-France