Malgré les déserts médicaux, la liberté d’installation des médecins ne sera pas encadrée

June 11, 2023
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JEFF PACHOUD / AFP JEFF PACHOUD / AFP

MEDECINE - Même rédigé ainsi, c’est toujours non. Cela fait des mois que le gouvernement assume de ne pas vouloir obliger les nouveaux médecins à s’installer dans les déserts médicaux. Au nom de la liberté, Élisabeth Borne ne souhaite pas non plus restreindre leur possibilité de s’installer dans les zones déjà fortement dotées.

La première ministre a estimé ce dimanche 11 juin que cette proposition pourtant transpartisane faite à l’Assemblée nationale n’était pas la bonne réponse au problème. « Je ne pense pas que ce soit en empêchant les généralistes de s’installer dans des zones où il y aurait trop de médecins qu’on répondra aux difficultés », a balayé la cheffe du gouvernement sur France 3.

#Santé "ce n'est pas en empêchant les médecins de s'installer qu'on va répondre aux difficultés." Face aux déserts médicaux, @Elisabeth_Borne annonce 4000 maisons de santés d'ici la fin du quinquennat. @letellier_ftv @France3tv #dimpol https://t.co/2ZxE1NrC2d — DimancheEnPolitique (@DimPolitique) Voir le tweet

Elle était interrogée sur une idée du député PS de Mayenne Guillaume Garot. Il a réuni plus de 200 députés venant de neuf groupes (de la France insoumise aux Républicains) sur une proposition de loi pour garantir l’accès au soin. Mais cette proposition de loi n’est pas inscrite à l’ordre du jour de l’Assemblée. Il entend donc la mettre au débat dans le cadre d’une discussion sur un texte lié à la Santé qui doit être examiné dans les prochains jours.

« Il s’agit d’encadrer la liberté d’installation de nos médecins. Cette liberté ne serait pas remise en cause dans son fondement, mais elle serait adaptée aux défis du moment. (...) Est-ce que les pharmaciens, les infirmiers, les kinés nous parlent de coercition lorsque, eux aussi, sont soumis à une régulation de leur installation et de l’exercice de leurs pratiques ? », se défendait l’ancien ministre de François Hollande dans Le JDD.

Autant d’arguments qui ne trouvent donc pas d’écho dans la majorité. Après François Braun, le ministre de la Santé, qui avait fait part de son opposition dans Le Parisien, c’est Élisabeth Borne qui a fermé la porte à cette suggestion qui aurait braqué les syndicats de médecins. Elle préfère mettre l’accent sur l’augmentation du nombre de médecins attendue avec la suppression du numerus clausus, ou le gain de temps médical offert aux médecins par le développement des maisons de santé et la création du statut d’assistant médical.

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Source: Le HuffPost