Harcèlement scolaire : "Une heure de sensibilisation" dans tous les collèges de France dès lundi, annonce le ministère de l'Education

June 11, 2023
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3,4 millions de collégiens seront concernés par cette mesure, avant la mise en place de mesures supplémentaires à la rentrée.

Une heure de sensibilisation sur la thématique "harcèlement et réseaux sociaux" sera organisée dans les 7 000 collèges de France dans la semaine du 12 au 16 juin 2023, a annoncé dimanche 11 juin le ministre de l'Éducation Pap Ndiaye. 3,4 millions de collégiens seront concernés par cette mesure.

Le gouvernement tente de trouver la parade pour mieux lutter contre le harcèlement scolaire qui s'amplifie avec l'utilisation des réseaux sociaux. Pap Ndiaye a reçu lundi la mère de Lindsay, cette adolescente de 13 ans qui s'est suicidée le 12 mai après avoir été victime de harcèlement dans son collège de Vendin-le-Vieil (Pas-de-Calais). Après cette tragédie, Pap Ndiaye a reconnu un "échec collectif". Plus récemment, sept élèves d'un collège de Castres ont été convoqués par la justice, après la plainte mercredi de la mère d'une collégienne pour harcèlement scolaire.

La Première ministre, Elisabeth Borne, et le ministre de l'Education, Pap Ndiaye, souhaitent "monter en puissance" contre ce "fléau" qui "détruit le quotidien de milliers de jeunes élèves en France". Ils affirment que la lutte contre le harcèlement "sera la priorité absolue de la rentrée 2023".

"La peur doit changer de camp"

La ministre de l'Éducation réunira mardi 13 juin en visioconférence notamment les 14 000 chefs d’établissement, ainsi que les inspecteurs de l’Éducation nationale (IEN), les secrétaires généraux d’académie et les recteurs, afin "de leur rappeler l’ensemble des leviers à leur disposition" et de "recueillir leurs remontées de terrain". Le 29 juin, ce sera au tour des responsables académiques d'être réunis par le ministère "afin de rappeler les procédures à suivre et les nouvelles mesures qui devront être mises en œuvre".

Parallèlement, des consultations sont organisées, depuis vendredi et jusqu'à lundi 12 juin, avec les organisations syndicales, les principales fédérations de parents d’élèves, le président de l’Autorité de régulation de la communication audiovisuelle et numérique (ARCOM) et les dirigeants de Meta France (Facebook, Instagram et Whatsapp) et de TikTok.

Plusieurs associations de lutte contre le harcèlement scolaire disent en concert que "la peur doit changer de camp". Les règles vont donc changer dès la rentrée prochaine dans le premier degré, a annoncé le ministre Pap Ndiaye mardi 6 juin. Le harceleur et non plus l'élève harcelé pourra être scolarisé dans une autre école. "Concrètement, le directeur académique des services de l'Éducation nationale pourra désormais changer d’office un élève harceleur d’école élémentaire, avec l’accord du ou des maires concernés", explique le ministère. Par ailleurs, il sera désormais obligatoire d’engager une procédure disciplinaire contre les auteurs de faits de harcèlement.

Plus de mesures à la rentrée

D'autres mesures seront mises en place dès la rentrée prochaine : la nomination d'un adulte référent harcèlement dans chaque établissement, une augmentation de la subvention versée par le ministère aux associations qui gèrent les numéros d’urgence contre le harcèlement, le 3018 et le 3020. En septembre, 100% des écoles, collèges et lycées seront engagés dans le programme de lutte contre le harcèlement "pHARe", un dispositif de prévention qui permet de détecter des cas dans certains collèges.

Par ailleurs, le ministre de l’Éducation nationale et de la Jeunesse a donné instruction aux chefs d’établissements "de signaler les faits préoccupants aux procureurs" sur le fondement de l’article 40 du code de procédure pénale, qui impose l'obligation, "pour toute autorité constituée, tout officier public ou fonctionnaire, dans l'exercice de leurs fonctions" de signaler des crimes ou délits dont il a connaissance.

Source: franceinfo