Nicola Sturgeon, ancienne première ministre d’Écosse, arrêtée, ce que l’on sait
ANDY BUCHANAN / AFP ANDY BUCHANAN / AFP
ECOSSE - L’ex-dirigeante indépendantiste écossaise Nicola Sturgeon, qui avait démissionné de son poste de Première ministre en février, a passé sept heures en garde à vue ce dimanche 11 juin dans le cadre d’une enquête sur les finances de son parti politique, le SNP, au terme desquelles elle a clamé son « innocence ».
Il s’agit d’un nouveau coup porté au parti national écossais, affaibli depuis le départ surprise de sa charismatique dirigeante, restée huit ans au pouvoir.
« Me retrouver dans la situation dans laquelle j’étais aujourd’hui, bien que je sois convaincue de n’avoir commis aucun délit, est à la fois un choc et très angoissant », a-t-elle déclaré dans un communiqué à l’issue de sa garde à vue. « Je sais, sans l’ombre d’un doute, que je suis innocente de tout acte répréhensible », a-t-elle martelé.
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Plus tôt, la police écossaise avait annoncé « l’arrestation » d’une « femme de 52 ans (...) en tant que suspecte dans le cadre de l’enquête en cours sur le financement et les finances du parti national écossais ».
Nicola Sturgeon a été interrogée sous le régime de la garde à vue pendant environ sept heures et relâchée en attendant de nouveaux développements, a indiqué la police.
Selon la porte-parole de Nicola Sturgeon, citée par l’agence PA, l’ancienne dirigeante s’était rendue de son plein gré à cet entretien avec la police. « Nicola a toujours dit qu’elle coopérerait à l’enquête (...) et elle continue de le faire », a poursuivi cette porte-parole.
Le domicile de Nicola Sturgeon perquisitionné
Des perquisitions ont été effectuées dans plusieurs propriétés, notamment au domicile de Nicola Sturgeon et de son époux Peter Murrell, où une tente de police a été érigée dans le jardin, et au siège du SNP à Édimbourg, selon PA.
Début avril, Peter Murrell, qui était jusqu’à la mi-mars directeur général du SNP avant de démissionner de ses fonctions, avait été arrêté dans le cadre de cette enquête, avant d’être remis en liberté le soir même sans poursuite.
Quelques jours plus tard, c’est le trésorier du SNP, Colin Beattie, qui avait été interpellé. Il avait lui aussi été relâché sans que des charges ne soient retenues contre lui. Il a également démissionné de son poste de trésorier.
« Culture du secret et de la dissimulation »
Les investigations, qui ont démarré en 2021, portaient alors notamment sur l’utilisation de dons de 600.000 livres sterling (683.000 euros) collectés ces dernières années en vue d’organiser un nouveau référendum d’indépendance, projet dans l’impasse face au rejet de Londres. Les médias avaient alors aussi évoqué des questions sur un prêt qu’il aurait versé au parti.
Dans l’opposition, un membre du parti travailliste écossais, Ian Murray, a jugé que l’arrestation représentait « un développement très inquiétant ». « Pendant trop longtemps, une culture du secret et de la dissimulation a pu s’installer au cœur du SNP », a-t-il jugé.
Après huit ans à la tête de l’Écosse et au total 15 ans à des postes à responsabilité dans l’exécutif local, Nicola Sturgeon avait annoncé mi-février sa démission à la surprise générale, expliquant manquer d’énergie. Pendant toutes ces années au pouvoir, elle a porté le combat indépendantiste avec détermination.
« Veiller à ce que l’Écosse devienne une nation indépendante »
Le parti, affaibli par ce départ, est aussi sorti divisé de la campagne interne qui a abouti à la nomination en mars comme Premier ministre d’Humza Yousaf, 38 ans.
Le dirigeant, premier de confession musulmane à la tête d’une des nations constitutives du Royaume-Uni, est considéré comme incarnant la continuité après Nicola Sturgeon, avec une ligne progressiste sur les questions sociétales et une sensibilité de gauche sur l’économie.
Sur la BBC, Humza Yousaf a redit dimanche matin qu’il serait « le leader qui veillera à ce que l’Écosse devienne une nation indépendante ».
Mais le combat pour l’indépendance, un temps relancé par le Brexit et l’impopularité des gouvernements conservateurs successifs à Londres, semble dans l’impasse. La Cour Suprême a rejeté la volonté d’Edimbourg d’organiser un nouveau référendum sans l’accord de Londres, après le vote qui avait abouti à la victoire du « non » à 55 % en 2014.
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Source: Le HuffPost