"Agressé", "bousculé" : le maire de Vertou molesté alors qu'il empêchait des gens du voyage de s'installer

June 13, 2023
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Rodolphe Amailland, maire de Vertou au sud de Nantes, a fait part d'une agression qu'il a subi dimanche 11 juin alors qu'il tentait de stopper l'installation de gens du voyage sur sa commune. Si plusieurs soutiens s'expriment depuis, ces faits ravivent les tensions autour de la sécurité des élus locaux.

"Un tournant dans sa vie d'élu", c'est ainsi que Rodolphe Amailland qualifie l'atteinte à sa personne survenue dimanche 11 juin. Aux alentours de 16h30, le maire (divers droite) de Vertou s'est rendu seul sur un terrain de sa commune afin de stopper l'installation d'un convoi de caravanes de gens du voyage.

"C'est à ce moment que deux jeunes du convoi l'ont bousculé", relate la préfecture de Loire-Atlantique, qui a envoyé des "moyens renforcés de la gendarmerie nationale".

Est-il normal qu'un maire, venu tenter d'empêcher l'installation illégale, sans aucune information préalable, de 200 caravanes de gens du voyage, se fasse molester et agresser ? Rodolphe Amailland Maire de Vertou

"Est-il normal que 25 gendarmes se retrouvent contraints de réguler la circulation et l'embouteillage généré par l'arrivée massive du convoi ?", tempête l'édile dans une lettre ouverte.

Rodolphe Amailland a porté plainte dès dimanche soir auprès de la gendarmerie. Depuis, de nombreux soutiens se sont exprimés. "L'État condamne fermement, résolument ces faits", écrit la préfecture dans un communiqué.

Le président de l'Association des maires de France, David Lisnard, estime "hélas très juste" le diagnostic établi par le maire de Vertou dans sa lettre ouverte.

Plusieurs élus locaux de différents bords politiques ont fait part de leur solidarité sur les réseaux sociaux, y compris la France Insoumise de Loire-Atlantique qui martèle que "la violence physique ou verbale à l'égard des élus n'a pas sa place dans notre république".

Une violence "banalisée" contre les maires

Le président du conseil départemental de Loire-Atlantique, Michel Ménard, dénonce également ces "actes inadmissibles". "Être en désaccord ne justifie en aucun cas la violence physique, les insultes, les actes d'intimidation, les menaces,...", énumère-t-il, déplorant une violence devenue banale.

Le 10 mai, un autre maire de Loire-Atlantique, Yannick Morez, a posé sa démission. Ses voitures avaient été incendiées volontairement dans la commune de Saint-Brevin-les-Pins, endommageant son domicile.

L'élu avait par la suite été victime de menaces en raison de son soutien au projet de déplacement d'un centre d'accueil pour demandeurs d'asiles.

Source: France 3 Régions