Mort d’un lycéen pendant le bac : son père porte plainte
Le père de Nadir B., élève de terminale STMG atteint d’une pathologie cardiaque mort en mars pendant une épreuve du baccalauréat à Lille, a déposé une plainte contre l’établissement scolaire et des surveillants pour « non-assistance à personne en danger », a-t-il annoncé, jeudi 27 avril, avec son avocat.
Tidjani B. « a déposé lui-même cette plainte, le 8 avril au commissariat central de Lille », a rapporté à l’Agence France-Presse Farid Maachi, son conseil, confirmant une information de La Voix du Nord. Il a « fait valoir des faits de non-assistance à personne en danger », et « dirigé la plainte contre l’établissement scolaire Gaston-Berger, et l’ensemble des personnes adultes » qui surveillaient l’épreuve, a précisé l’avocat.
Lorsque Nadir B., 19 ans, « a été pris d’un malaise cardiaque, une ou deux minutes après la distribution des sujets, les surveillants n’ont pas réagi comme il fallait », a-t-il déploré. Selon plusieurs élèves témoins, « il a été laissé sur le sol, sans que les surveillants ne semblent réagir », pendant « une vingtaine de minutes », « alors même que l’établissement avait connaissance de sa fragilité », une pathologie cardiaque grave, a complété M. Maachi. Nadir a ensuite été transféré au CHU de Lille, où il a succombé.
Deux enquêtes ouvertes
L’avocat a précisé avoir transmis des témoignages écrits au parquet de Lille, qui a ouvert après le décès une enquête en « recherche des causes de la mort ». Le ministre de l’éducation, Pap Ndiaye, a annoncé l’ouverture d’une enquête administrative de l’inspection générale. « J’ai perdu mon fils. Je ne pourrai jamais le récupérer. Mais j’attends de la justice qu’elle m’éclaire sur les circonstances réelles de son décès », a déclaré son père à l’AFP.
Invoquant les récits d’une « dizaine d’élèves », il a affirmé que Nadir avait d’abord demandé à sortir de la salle, ce qui lui avait été refusé. Puis « il s’est écroulé, a agonisé, les élèves ont crié, ont voulu l’aider, les surveillants leur disaient “non, vous restez à votre place” », a-t-il assuré. « Les adultes sont restés figés » même quand un élève a prévenu qu’il était cardiaque, et un surveillant l’aurait « même enjambé, continuant à distribuer les feuilles », a-t-il encore dénoncé.
« C’était un jeune homme de valeur, joyeux, toujours positif, qui aimait les défis. Il m’avait dit “papa, je vais te rendre heureux et fier” », a-t-il dit. Après le décès, le rectorat avait assuré que les secours avaient été contactés « directement » et l’adolescent « immédiatement placé en position latérale de sécurité ».
Le Monde avec AFP
Source: Le Monde