A Jérusalem, le républicain Ron DeSantis se veut plus à droite que son rival Donald Trump
Le gouverneur de Floride, Ron DeSantis, s’adresse aux médias lors d’une conférence intitulée « Célébrer les visages d’Israël », au musée de la Tolérance de Jérusalem, jeudi 27 avril. MAYA ALLERUZZO/AP
Ron DeSantis, le principal concurrent non encore déclaré de Donald Trump au sein du parti républicain pour la présidentielle de 2024, a commencé, jeudi 27 avril, à Jérusalem, à se forger une identité en politique étrangère. Novice en la matière, le gouverneur de Floride s’y est placé à la droite de M. Trump, qui fut déjà le président le plus aligné sur les positions de la droite israélienne de l’histoire des Etats-Unis.
M. DeSantis effectue une tournée internationale au pas de charge, qui l’a mené de Tokyo et Séoul à Jérusalem, en compagnie d’hommes d’affaires de son Etat, avant un passage au Royaume-Uni. La Ville sainte est la seule de ces étapes où il soit en territoire connu : en tant que membre de la Chambre des représentants puis gouverneur, il y a effectué quatre voyages par le passé, les seuls hors des frontières américaines.
Il s’est exprimé lors d’une conférence du quotidien The Jerusalem Post au musée de la Tolérance, une coquille encore vide, flambant neuve, bâtie par le centre Simon-Wiesenthal (américain en partie), sur un ancien cimetière palestinien de Jérusalem-ouest. Devant des figures du trumpisme − l’ancien ambassadeur américain en Israël, David Friedman, et Miriam Adelson, veuve du magnat des casinos Sheldon Adelson − M. De Santis n’a pas nommé une seule fois son concurrent. Mais il a rappelé qu’il avait fait pression sur « la précédente administration » dès 2017 à la Chambre des représentants, afin qu’elle déménage l’ambassade américaine à Jérusalem, « la capitale éternelle et indivisible du peuple juif. » M. Trump le fit en décembre 2017. Il rappelle aussi avoir mené en Israël une délégation commerciale de Floride jusqu’en « Judée Samarie » – la dénomination israélienne des territoires palestiniens occupés depuis 1967, qu’il fait sienne.
Faire front commun contre l’Iran
M. DeSantis a rappelé l’importance des lieux saints « pas seulement pour les juifs, mais aussi pour les chrétiens et les musulmans », puis il a estimé qu’ « avec la souveraineté israélienne sur la ville de Jérusalem, les gens peuvent pratiquer leur religion librement. Ils ont la possibilité de visiter ces sites librement. Ce ne serait tout simplement pas vrai si cette ville était entre d’autres mains. » M. De Santis s’inscrit ainsi dans la ligne du premier ministre israélien, Benyamin Nétanyahou, qu’il a rencontré à Jérusalem, et qui se présente comme le garant de « la liberté de culte » et de « l’accès libre de toutes les confessions » sur l’esplanade des Mosquées (le mont du Temple pour les juifs).
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Source: Le Monde