L’Iran saisit un pétrolier dans le Golfe d’Oman
Le pétrolier « Advantage Sweet », battant pavillon des Îles Marshall, en mer de Marmara, près d'Istanbul, le 10 janvier. YORUK ISIK / REUTERS
La tension monte de nouveau entre Téhéran et Washington. Jeudi après-midi 27 avril, la marine américaine a dénoncé la saisie par l’Iran d’un pétrolier battant pavillon des Îles Marshall, dans les eaux du Golfe d’Oman, un passage important pour l’approvisionnement énergétique mondial. Selon le communiqué de la marine américaine, Advantage Sweet a été capturé dans les eaux internationales alors qu’il venait de quitter le Koweït et qu’il se dirigeait vers Houston, au Texas.
« Les actions de l’Iran sont contraires au droit international et perturbent la sécurité et la stabilité régionales, a déclaré dans son communiqué la Ve Flotte américaine, basée à Bahreïn. L’Iran devrait libérer immédiatement le pétrolier. » La marine américaine a accusé dans un premier temps les gardiens de la révolution, l’armée idéologique de l’Iran, d’être à l’origine de la saisie d’Advantage Sweet. Selon eux, il s’agit d’« au moins le cinquième navire commercial pris par Téhéran au cours des deux dernières années ».
Téhéran a attendu quelques heures avant de réagir à ces informations. Finalement, dans la soirée, l’armée de la République islamique d’Iran a donné sa version des faits, parlant d’une « collision » la veille dans le Golfe Arabo-Persique entre un navire iranien et un autre appareil « inconnu et infracteur ». A en croire Téhéran, à la suite de cet incident, deux membres d’équipage iraniens ont été portés disparus, plusieurs autres ont été blessés et le navire en question a tenté de fuir avant d’être saisi par la marine iranienne. Dans son communiqué, cette dernière prend toute la responsabilité de cet incident.
Une série de détournements
Après les déclarations iraniennes, la marine américaine a modifié sa version des faits, expliquant que les gardiens de la révolution n’étaient pas impliqués dans cet incident et pointant du doigt la marine iranienne. Le gérant d’Advantage Sweet est une société turque appelée Advantage Tankers. Selon l’agence Associated Press, le propriétaire du navire serait une société chinoise.
La saisie par Téhéran d’Advantage Sweet est le dernier épisode d’une série de détournements et d’attaques de navires passant par le détroit stratégique d’Ormuz. Avant cela, en mai 2022, les gardiens de la révolution avaient saisi deux pétroliers battant pavillon grec dans le Golfe, le Prudent-Warrior et le Delta-Poseidon, avant de les libérer six mois plus tard.
En avril 2022, la Grèce avait arraisonné, près d’Athènes, un pétrolier battant pavillon russe et transportant du brut iranien. Athènes avait justifié la saisie par les sanctions européennes instaurées contre Moscou à la suite de l’invasion de l’Ukraine, en février 2022. La République islamique avait vivement réagi, qualifiant cette saisie de « vol international ». Athènes avait indiqué avoir agi à la demande des Américains. Après cela, des gardiens de la révolution ont débarqué sur les deux pétroliers grecs dans le Golfe Persique et les ont conduits vers le port de Bandar Abbas, dans le sud de l’Iran. En novembre 2022, après six mois de négociations, les deux pays ont libéré simultanément les pétroliers arraisonnés.
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Source: Le Monde