33 communes des pays de Vannes et d’Auray retenues pour surtaxer les résidences secondaires

June 14, 2023
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C’est un décret réclamé depuis des années par des acteurs locaux engagés sur les questions de crise du logement. Ce mardi 13 juin, le Comité des finances locales a validé la liste des communes éligibles à la mesure de majoration de la taxe d’habitation des résidences secondaires. 33 communes ont été retenues dans les Pays de Vannes et d’Auray. À elles de faire le choix de s’emparer ou non de cet outil leur laissant la possibilité de majorer cet impôt de 5 à 60 %. Un outil bienvenu dans un contexte de baisse des recettes fiscales.

« On fait partie d’une liste assez limitée, cela confirme les caractéristiques très tendues du foncier sur notre commune, où peu de gens peuvent s’installer », constate Pascal Barret, maire d’Arradon, dont la commune figure sur la liste. « Cela nous offre l’opportunité de nouvelles recettes fiscales, qui pourraient être fléchées sur des investissements vertueux vers le logement », se réjouit-il.

Jean-Marie Labesse, maire de Damgan, abonde : « Notre commune compte 74 % de résidences secondaires et nos outils en matière d’urbanisme s’essoufflent. En voilà un nouveau ! » Rappelant que les collectivités portent les services publics, Patrick Le Roux, maire de Quiberon, considère qu’« il est normal que les résidents secondaires y contribuent » et se félicite que ce décret lui offre « plus de liberté pour appliquer une fiscalité adaptée à [ses] besoins ».

À Sarzeau, Jean-Marc Dupeyrat indique qu’« une surtaxe sur les résidences secondaires pourrait ajouter quelques centaines de milliers d’euros par an au budget communal ». Il se satisfait que le décret permette aussi « de taxer les logements vacants ». L’édile sarzeautin indique ces mesures devront toutefois « être débattues en conseil municipal ».

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« Les résidents secondaires ne sont pas des vaches à lait »

« Nous n’appliquerons pas ce décret car les résidents secondaires ne sont pas des vaches à lait, assène Jean-Luc Chiffoleau, maire d’Hoëdic. Sans eux, Hoëdic se meurt. Certains d’entre eux vivent ici six ou sept mois de l’année. Leur présence est vitale pour nous ». Le maire considère par ailleurs que la surtaxation ne résout pas le problème du logement : « Ceux qui ont les moyens de se payer une résidence secondaire ne vont pas s’en priver sous prétexte qu’il faut payer cent euros de plus par an ».

Un constat partagé par Denis Bertholom, maire de Larmor-Baden (57 % de résidences secondaires). Il se dit « ravi » de figurer sur la liste en pensant aux recettes fiscales potentielles, mais nuance : « Je ne pense pas que ce dispositif à lui seul va permettre de réguler le nombre de résidences secondaires, quand je vois les prix auxquels se vendent les biens sur la commune ».

Vannes, Séné et Auray absentes de la liste

Vannes, Séné et Auray font partie des absents de la liste. Leur taux de résidences secondaires inférieurs à 10 % les a laissés sur la touche. Une décision qui laisse Sylvie Sculo, maire de Séné, « très, très déçue. Nous souhaitions ardemment faire partie de cette liste. Il s’agit d’un outil régulatif et de justice sociale. Si ça coûte plus cher d’acheter une résidence secondaire à Arradon qu’à Séné, le risque est que les gens privilégient Séné. Ce décret aurait dû s’appliquer à l’ensemble des communes de l’agglomération. Rester à l’échelle communale est une erreur. »

Source: Le Télégramme