"Une belle opportunité"

June 15, 2023
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EXCLUSIF - À l'occasion d'une émission spéciale dans la cité phocéenne, l'animatrice s'exprime pour la première fois sur son choix de quitter la matinale qu'elle coprésente depuis deux ans.

Sur le Vieux Port de Marseille, les équipes de «Télématin» s'installent. Pour la première fois, la matinale de France 2 se délocalise. Ce jeudi 15 juin, Julia Vignali et Thomas Sotto présentent ainsi l'émission depuis un plateau installé au cœur de la cité phocéenne. En 2021, le duo avait été choisi par la direction de France Télévisions pour relancer le programme. Un choix judicieux puisque le rendez-vous fédère chaque matin près de trois millions de téléspectateurs. Après deux saisons à succès, Julia Vignali a décidé de quitter l'émission pour succéder à Sophie Davant à la tête d'«Affaire conclue». L'animatrice se confie notamment sur ce nouveau défi qui l'attend.

TV MAGAZINE. - Que représente cette délocalisation ?

Julia VIGNALI. - C'est très excitant ! Je trouve ça génial d'aller au contact du public. Il y a quelques mois, je suis allée faire une dédicace de mon livre Adieu bordel (Éd. Flammarion) à Montceau-les- Mines. J'ai adoré parce que j’y ai rencontré le public de «Télématin» et j'ai eu des manifestations extrêmement touchantes. Je n'avais pas pris la mesure de l'intimité que cela représentait de réveiller les gens. Ce serait donc extraordinaire si «Télématin» pouvait être plus souvent délocalisé.

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Quel bilan tirez-vous de cette deuxième saison à la tête de la première matinale de France?

Ça a été formidable. J'ai réalisé des interviews d'actualité, ce que je ne faisais pas la première année. Et puis, avec Thomas, on a trouvé notre rythme de croisière. J'ai posté hier une photo de nous deux lors de la première émission en août 2021. On portait des chemises bleues identiques parce qu'on avait oublié de se demander comment on allait s'habiller ! Il y avait une très grande excitation au moment de prendre l'antenne. Il a fallu du temps pour appréhender le conducteur, connaître les chroniqueurs. Ça a été un gros travail de mise en place. Cette deuxième saison, tout était en place, c'était une année plaisir, on a profité. C'était génial… mis à part ce léger problème d'horaire (rires).

Auriez-vous pu continuer longtemps ?

Je ne sais pas comment a fait William Leymergie pour rester pendant plus de trente ans ! C'est notre père à tous. C'est génial mais cela représente beaucoup de sacrifices.

C'est ce qui a motivé votre décision de partir pour prendre les rênes d'«Affaire conclue» ?

Non, ce qui a motivé ma décision, c'est une formidable opportunité qui s'est présentée. J'ai donc dit oui. Est-ce que je suis du genre à ne pas voir les trucs super qui arrivent ? Non je l'ai vu. En toute honnêteté, je ne l'ai pas prémédité du tout. Pour moi, j'étais repartie pour un an avec Thomas.

« Professionnellement parlant, il y aura un avant et un après Thomas Sotto » Julia Vignali

Quel lien avez-vous créé avec lui ?

Je connais son tempo, son rythme... À sa tête, je sais de quelle humeur il est. C'est la personne que j'ai le plus vu depuis deux ans, davantage que les gens qui partagent ma vie. Il m'a beaucoup apporté. Professionnellement parlant, il y aura un avant et un après Thomas Sotto. Il est doué, extrêmement exigeant. J'ai l'air cool mais je suis aussi très exigeante donc nos exigences ont bien fonctionné. Il m'a rendue plus précise sur certains sujets et je pense que je l'ai rendu plus cool.

«Télématin» rassemble chaque matin près de trois millions detéléspectateurs. Avez-vous le sentiment du devoir accompli ?

On a fait le boulot, la greffe a pris donc je pars le cœur léger. À titre personnel, c'est très satisfaisant de faire un tel pas en avant. Après «Télématin», j'enchaîne avec mon émission «Bienfait pour vous» sur Europe 1 jusqu'à midi. C'était un rythme fou. Je suis très fière de ça mais aussi d'avoir apporté au programme un « rayon de soleil », c'est ce qu'on me dit souvent. Je pense qu'il faut un bon tempérament pour garder le sourire tout en se levant à 4 heures du matin sur une émission qui draine parfois des sujets difficiles. C'est ce qui me motivait aussi à me lever : la qualité des invités et la pression du direct dans certains moments.

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N'avez-vous pas peur que tout cela vous manque?

Ça va certainement me manquer. Il y aura une forme de soulagement à retrouver des choses que je n'ai pas faites depuis deux ans, comme dîner avec mes proches, me coucher en même temps que ma famille et me réveiller avec elle. Mais, l'année prochaine, je sais très bien ce que je vais faire à mon réveil : allumer «Télématin». Et il y aura sûrement des moments où je me dirai : « Comme j'aurais aimé y être ». Après ce que l'on vit en termes de rythme et de cohésion d'équipe - qui est obligatoire si on veut que le paquebot fonctionne et avance -, je pense qu'on ne quitte pas «Télématin» comme ça.

« Avant de débuter “Télématin”, je n'avais fait que deux heures de direct dans ma carrière et j'ai eu la chance de passer de deux heures à 1500 en deux ans ! » Julia Vignali

Que retenez-vous de cette expérience ?

Avant de débuter «Télématin», je n'avais fait que deux heures de direct dans ma carrière et j'ai eu la chance de passer de deux heures à 1500 en deux ans ! Pour une animatrice, c'est une école extraordinaire. J'ai beaucoup appris. J'ai eu une chance terrible que la direction de France Télévisions me propose «Télématin» il y a deux ans. Je regarde avec tendresse notre prise de risque commune. Ce n'était pas gagné et ça a marché assez vite. Je pense que notre duo avec Thomas a marqué le renouveau de l'émission. Après, une autre historie s'écrira.

Qu'est-ce qui vous plaît dans «Affaire conclue» ?

Ce qui me plaît, c'est le nouveau challenge. Je ne savais pas que j'étais quelqu'un qui aimait autant les défis. Le direct va me manquer, c'est certain. Mais ce qui pourrait m'arriver de pire dans la vie serait de faire toujours la même chose. Ça ne m'est jamais arrivé parce que je suis quelqu'un qui bouge tout le temps, et ça me convient. Et puis, tout ce qui concerne la déco, la brocante ou les objets m'intéresse véritablement. Dans «Le Meilleur Pâtissier», j'appréciais de manger les gâteaux mais je n'ai jamais aimé les faire. J'ai un goût pour la déco et je regardais déjà «Affaire conclue». Ce qui me plaît dans ce programme, c'est la proximité avec le public, ce que j'aime aussi dans «Télématin» d'ailleurs. Là, ce sera une autre forme de proximité. Les gens viennent se dévoiler à travers des objets, il y a des histoires personnelles et c'est ce qui m'intéresse.

Source: Le Figaro