Charente : un appel à témoin lancé à la suite d'une attaque à l'acide

June 15, 2023
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Cet «acte gratuit» commis à Angoulême, en octobre 2022, a grièvement blessé deux étudiants.

Plus de dix mois après, la police nationale lance un appel à témoins en Charente afin d'identifier l'agresseur de deux étudiants à l'acide à Angoulême, en octobre 2022. Les enquêteurs espèrent ainsi retrouver d'autres potentielles victimes afin de faire avancer l'enquête.

Dans la nuit du 25 au 26 octobre 2022, vers 1 heure du matin, deux étudiants âgés de 20 ans rentrent d'une soirée chez un ami lorsqu'ils sont interpellés par un véhicule sur la chaussée. «Hey, vous pouvez venir ?», les interpelle le passager d'un fourgon à travers la porte latérale coulissante, comme le rapportent nos confrères de Charente-Libre .

Les deux jeunes s'approchent de la voiture, qui est immobilisée alors que le feu tricolore est passé au vert. Ils sont aussitôt aspergés par un liquide qui se trouvait dans une «bouteille en plastique opaque blanc», précise l'appel à témoins. Touchés au visage, aux mains et sur le haut du corps, les deux étudiants sont pris «d'une terrible brûlure», tandis que l'utilitaire prend la fuite rapidement. Leurs blessures sont tellement «insupportables» que, après avoir retiré leurs vêtements, ils se jettent dans l'eau de la Charente pour tenter de calmer la douleur. Il s'agissait d'acide sulfurique.

Les agresseurs ont «ricané bruyamment» après l'agression

L'un est transporté en urgence à l'hôpital de Bordeaux, où il va subir «plusieurs opérations chirurgicales nécessitant plusieurs mois d'hospitalisation.» Interrogé par nos confrères de France 3 Aquitaine, il est revenu sur son long processus de reconstruction: «J'ai subi des greffes à la mandibule, à la main et sur tout l'abdomen.» Le second, moins gravement touché avait quant à lui été pris en charge par les urgences de Girac.

Les caméras de vidéosurveillance, dans cette zone peu éclairée, n'ont pas permis d'identifier le véhicule, un utilitaire blanc Renault Kangoo. L'agresseur et le conducteur sont «deux jeunes adultes, type européen». Avant de partir en trombe, ils auraient «ricané bruyamment, se réjouissant visiblement de la détresse des victimes», poursuit l'appel à témoins.

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Depuis, une enquête a été ouverte par le parquet d'Angoulême et confiée à la police judiciaire de Limoges, conjointement avec la sûreté urbaine du commissariat de police d'Angoulême, mais elle n'a toujours pas permis d'identifier les auteurs de cette agression «unique à Angoulême et en France,» insiste Jean-Luc Taltavull, directeur départemental de la sécurité publique auprès de la Charente-Libre.

Une colère intacte

«On espère que des gens qui ont été victimes de faits similaires et qui n'ont pas été atteints par les projections, ne sachant pas que c'était de l'acide, ils n'ont pas porté plainte», a-t-il poursuivi auprès de France 3.

Presque un an après, les stigmates d'une telle agression sont encore vivaces pour les victimes. «Je ressens de la colère, confie l'une d'elles à France 3. J'ai envie de savoir la raison pour laquelle ils ont fait ça. Qu'est-ce qui les a poussés à commettre un acte gratuit ? J'ai besoin de savoir.»

Source: Le Figaro