Même s’ils sont peu nombreux, les ados du festival vivent " un vrai kif "

June 18, 2023
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« Qu’on aime ou qu’on aime pas le metal, le Hellfest c’est quand même un énorme truc. Quand je vais en parler aux copines, elles seront mortes de jalousie, c’est sûr. » Cloé se considère comme une « chanceuse ». Agée tout juste de 15 ans, elle a connu ce week-end son premier Hellfest. Ses parents, domiciliés dans la banlieue bordelaise, ont décidé de l’emmener au célèbre festival de musiques extrêmes de Clisson (Loire-Atlantique) afin qu’elle « goûte l’ambiance ». « On est arrivés vendredi soir, raconte Stéphane, le papa, déjà venu trois fois. Cloé avait envie de nous accompagner et, cette année, on a décidé de franchir le pas pour son anniversaire. »

Le rock, le metal ou le hardcore, la jeune femme en écoute régulièrement « à la maison ». Mais dans sa classe de seconde, elle se sent « un peu seule par rapport à ça ». « Tout le monde est branché rap ou pop au lycée. Le metal, c’est pas vraiment à la mode. C’est surtout perçu comme un truc de darons », rigole-t-elle. Dans les allées du Hellfest, effectivement, la moyenne d’âge tourne autour de 30-40 ans. Voilà pourquoi les ados sont difficiles à croiser.

« C’est notre rituel en famille »

Casquettes noires vissées sur la tête, bouchons anti-bruit à la main, Malo et Ewen font partie de cette discrète génération. A seulement 11 et 16 ans, ils font presque figure d’habitués puisqu’ils participent à leur 5e édition. Ils sont un peu voisins, aussi, puisqu’ils résident à Nantes. « On écoute du metal et du punk depuis tout petits avec nos parents. Donc on est super contents d’être là. L’ambiance est géniale, les décors, la foule, c’est toujours impressionnant. Et puis la musique est top », s’enthousiasme Ewen, fan de Pantera, Mettalica, Mass Hysteria ou Limp Bizkit. « Au début, on se faisait critiquer par notre entourage pour avoir emmené nos enfants, surtout que Malo était petit, raconte Murielle. On voulait leur faire découvrir l’ambiance et ça leur a plu. Du coup, on les emmène une journée à chaque édition. C’est notre rituel en famille. »

Ce dimanche soir, Ewen assistera au concert de ses idoles Pantera et, probablement, à celui du groupe Slipknot, programmé en clôture à 22h30. Malo, lui, sera « peut-être parti se coucher », même s’il a été autorisé à rater exceptionnellement l’école lundi. « On les laisse profiter, tout en faisant attention à ne pas les quitter des yeux. Il y a toujours un adulte avec eux », précise Murielle.

Naomi, bientôt 12 ans, ne verra pas le feu d’artifice. Autorisée par ses parents à passer pour la première fois une journée au Hellfest, elle n’a pas la permission de minuit. « On lui fait découvrir les lieux mais, le soir, c’est pour les adultes, c'est une autre ambiance », considère Cédric, son père. Comme beaucoup de collégiens de son âge, Naomi n’écoute « pas particulièrement du métal ». Ce qui ne l’empêche pas d’aimer AC/DC « dans la voiture » et d’apprécier l’atmosphère du festival, notamment « les décors » et « la grande roue ».

« J’attends de revenir sans mes parents »

Il faut dire que tout est réuni pour en prendre plein la vue. « Je vais avoir des choses à raconter à mes amis, confirme, ravi, Malo. Comme ils ne connaissent pas, ils ont surtout des clichés en tête, comme le fait que ça crie plutôt que de chanter. » « A nos âges, il n’y en a pas beaucoup qui vont dans un gros festival, quel que soit le style, relève Cloé, fan de Gojira. On s’imagine des trucs, on voit des photos de pogos, alors qu’en fait c’est assez cool. Bon, j’attends avec impatience de pouvoir revenir sans mes parents quand même. ».

Basile, 17 ans, a fait le déplacement de Seine-et-Marne avec son père et son oncle, mais se balade seul sur le site du festival. « C’est un vrai kif d’être là. La programmation est dingue, j’ai vu Iron Maiden samedi soir! L’ambiance est également impressionnante, rien à voir avec Rock en Seine, ma seule référence de gros festival jusque-là. » L’année prochaine, il reviendra, annonce-t-il. « Sans parent et en camping », plutôt qu’en location confortable comme cette année. Un seul point l’inquiète, le baccalauréat. « En terminale, faudra voir si c’est compatible, nuance-t-il. Si ça le fait, j’ai convaincu des potes de m’accompagner. Ils sont déjà chauds. Ça va être génial. ».

Source: 20 Minutes