Européennes 2024 : le parti de Nicolas Dupont-Aignan présentera une liste, Jean-Luc Mélenchon réclame toujours une liste commune à gauche

June 18, 2023
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A désormais moins d’un an de l’échéance, l’ensemble des partis politiques français planchent sur les prochaines élections en vue : les élections européennes de 2024. L’ex-candidat souverainiste à la présidentielle Nicolas Dupont-Aignan a ainsi annoncé dimanche 18 juin que son parti, Debout La France, présenterait une liste lors du scrutin, qui se tiendra du 6 au 9 juin 2024.

Le leader de La France insoumise (LFI), Jean-Luc Mélenchon, a réitéré son vœu de voir l’alliance de la Nupes s’étendre des bancs de l’Assemblée nationale à ceux du Parlement européen, en fondant une liste commune à gauche en 2024.

Course en solitaire pour Debout La France

Le premier a fait valoir qu’il présenterait, comme depuis 2009, « une liste souverainiste, gaulliste, pour l’indépendance du pays », dans l’émission politique d’Europe 1, Les Echos et CNews.

La décision a été prise samedi en conseil national, a expliqué M. Dupont-Aignan, qui a précisé que le projet de son parti pour les européennes sera présenté le 30 septembre prochain. En 2019, la liste du parti n’avait obtenu que 3,51 % des suffrages exprimés, échouant à atteindre le seuil des 5 % nécessaires pour avoir des élus au Parlement européen.

Cette fois-ci, le député de l’Essonne a assuré qu’il ne la mènerait « pas obligatoirement » en arguant qu’il « aimerai[t] que ce soit une autre personnalité » et en précisant que Florian Philippot, président des Patriotes, pourrait y participer, ainsi que le philosophe Michel Onfray.

Selon lui, « il n’y a personne aujourd’hui qui va à la cause du problème et dit que si on n’arrive pas à résoudre les problèmes de sécurité, d’immigration, de chômage, de pouvoir d’achat, d’écologie, c’est parce que la France a perdu toute indépendance et toute liberté d’action ».

« Le RN [Rassemblement national] ne le dit plus », a déclaré celui qui s’était rallié à Mme Le Pen lors du second tour de la présidentielle de 2017, mais pas en 2022. « Si on veut rétablir la sécurité et maîtriser l’immigration, il faut rétablir les postes-frontières », a encore dit Nicolas Dupont-Aignan, allant jusqu’à ajouter que « si on ne veut plus se faire égorger dans notre pays, il faut réagir, il faut des frontières ».

S’attaquant sans surprise à l’Union européenne (UE), le souverainiste a également ciblé avec virulence Emmanuel Macron en disant avoir « la nausée » face à « cet homme qui brade la France, qui laisse piller la France par des oligarques, qui se soumet à une autorité supranationale européenne, qui a abandonné une politique étrangère indépendante, qui a ridiculisé la France à l’étranger ».

A gauche, coup de pression des « insoumis »

A gauche, le temps est encore au travail de conviction pour tenter de partir unis dans la campagne. LFI tente activement de convaincre ses partenaires de la Nupes au Palais-Bourbon de faire liste commune également lors des européennes 2024. Ce malgré des divergences de vues importantes existantes entre eux sur l’UE, et la fin de non-recevoir déjà opposée par Europe-Ecologie-Les Verts (EELV) et le Parti communiste français (PCF).

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« J’adjure mes camarades de la Nupes », a toutefois lancé de nouveau sur BFM-TV dimanche Jean-Luc Mélenchon, chef de file des « insoumis » : « Nous avons été capables de signer [le programme de la Nupes en mai 2022], c’est-à-dire six cents propositions communes dont presque dix pages sur l’Europe, donc ce n’est pas vrai qu’on est divergents. » « Nous ne sommes pas là chacun pour faire cuire notre petite soupe sur notre petit feu », a-t-il ajouté.

Reste que plusieurs responsables de gauche ne l’entendent pas de cette oreille, malgré la stratégie du coup de pression de M. Mélenchon et des élus « insoumis » à l’œuvre depuis plusieurs semaines maintenant.

« Très clairement, on aura une liste écologiste aux européennes », a ainsi répété au début de juin sur France 2 Marine Tondelier, qui avait porté la promesse d’une liste écologiste autonome pour les européennes lors de son élection au poste de secrétaire nationale d’EELV, en décembre 2022.

Lors du congrès de son parti, au début d’avril, le secrétaire national du PCF, Fabien Roussel, a affirmé son souhait de défendre les idées de son camp « dans toutes les élections ». « Nous participerons à cette élection et y défendrons notre vision de la construction européenne, en rupture avec les traités existants », a-t-il déclaré.

Au Parti socialiste (PS), la question divise au sein des rangs, déjà désunis et polarisés entre les partisans et les opposants à la Nupes. Le secrétaire général du parti, Pierre Jouvet, qui se trouve dans le premier camp aux côtés du premier secrétaire du parti, Olivier Faure, a annoncé le 23 avril que le PS proposerait un « débat » à l’automne entre les différents partis de gauche sur les élections européennes, afin de travailler à un potentiel « rassemblement ».

Le Monde avec AFP et Reuters

Source: Le Monde