Non, les fortes pluies à Reims, marque du réchauffement climatique, ne compensent pas le manque d’eau
Autre marque de ce réchauffement dû aux activités humaines : « Il ne s’agit pas d’un orage mais d’une goutte froide qui a traversé la France. Plus on a de chaleur dans l’atmosphère, plus on a de vapeur d’eau, plus on a un potentiel pluviométrique important. On est en plein dedans. »
50 millimètres de pluie sont tombés en 24 heures, principalement dans la matinée du jeudi 22 juin, à Reims : soit l’équivalent d’un mois de pluie en quelques heures, la normale étant de 58 mm. Le précédent record date de 1932 et s’élève à 67 mm.
On reste dans les extrêmes avec le nombre de jours à la suite, sans pluie cette fois. En juin, les premières pluies sont arrivées le 17 juin à Reims. Il n’avait pas plu sur la cité des sacres depuis le 13 mai. « C’est assez exceptionnel. » Reste que pour le cumul mensuel, juin 2023 s’approchera de la moyenne. Quand on parle de la ressource en eau douce, les apparences sont souvent trompeuses.
Autre exemple : en France, il tombe du ciel en moyenne 512 milliards de mètres cubes d’eau par an. Un chiffre qui donne une impression d’abondance, surtout si on le compare aux prélèvements annuels liés aux activités humaines : 33 milliards de mètres cubes en métropole.
Selon les chiffres publiés sur le site du bureau national des prélèvements en eau, dans l’Aisne, en 2020, le volume prélevé en surface et en sous-sol s’élevait à 417 millions de mètres cubes (canaux, eau potable, activité économique et irrigation), dans la Marne à 244 millions.
Dans les Ardennes, c’est 243, avec cette particularité que 133 servent à la production d’énergie (le refroidissement de la centrale nucléaire de Chooz). Il serait donc tentant de penser que les activités humaines ont peu d’impact mais ce serait oublier que les deux tiers de la pluie repartent dans l’atmosphère par évaporation et que les phénomènes intenses comme ceux de ce jeudi 22 juin favorisent davantage le ruissellement et les inondations que l’infiltration dans les sols.
Source: L'Union