Guerre en Ukraine : ce qu'il faut retenir de la journée du vendredi 28 avril
La plus violente vague de frappes russes depuis début mars a tué 26 personnes en Ukraine, dont 23 habitants d'un même immeuble à Ouman.
Une nouvelle fois, une série de tirs de missiles russes a réveillé l'Ukraine, vendredi 28 mars, tuant au moins 26 personnes. A Ouman, dans le centre du pays, un de ces projectiles a éventré un immeuble d'habitations. Le bilan, qui s'est alourdi au fil de la journée, avait atteint en fin d'après-midi 23 morts, dont quatre enfants, selon le ministère de l'Intérieur ukrainien.
A Dnipro, plus à l'Est, une autre frappe a fait deux morts. Il s'agissait d'une jeune femme et d'un enfant de 3 ans, affirme le maire de la ville sur Telegram. En fin de journée, un homme de 56 ans a été découvert sous les décombres de sa maison dans la province de Kherson, dans le sud de l'Ukraine. Il s'agit de la plus importante série de frappes russes en Ukraine depuis début mars. Voici le reste des informations importantes de la journée.
Les frappes condamnées
"Chaque attaque, chaque acte pervers contre notre pays et (notre) peuple rapproche l'Etat terroriste de l'échec et de la punition", a réagi sur Telegram le président ukrainien Volodymyr Zelensky qui a exigé une "riposte" internationale à la "terreur" russe. L'armée ukrainienne affirme par ailleurs avoir abattu 21 missiles russes et deux drones lors de cette attaque, dont tous les projectiles visant Kiev.
Le ministère des Affaires étrangères français a condamné, dans un communiqué, des "actes inacceptables, constitutifs de crimes de guerre" qui "ne peuvent rester impunis".
La Russie a de son côté affirmé avoir bombardé des "points de déploiement temporaires des unités de réserve des forces armées ukrainiennes" avec des "armes de haute précision". "Toutes les cibles assignées ont été atteintes", a affirmé le ministère russe de la Défense.
Neuf morts à Donetsk selon les prorusses
Les autorités prorusses installées par Moscou ont annoncé que des frappes ukrainiennes sur Donetsk, la plus grande ville sous leur contrôle, avaient tué neuf personnes, dont un enfant, et fait 16 blessés. Denis Pouchiline, le dirigeant prorusse de la région de Donetsk, affirme que les frappes ont touché "un hôpital, un parc et des immeubles d'habitation".
Kiev se dit presque prêt à la contre-offensive
"Les préparatifs touchent à leur fin", a déclaré le ministre ukrainien de la Défense Oleksiy Reznikov au sujet de la grande attaque que son pays veut lancer pour reconquérir les territoires occupés par l'armée russe dans l'Est et le Sud. "L'équipement a été promis, préparé et partiellement livré. Au sens large, nous sommes prêts", a-t-il affirmé au cours d'une conférence de presse. "Quand Dieu le voudra, [quand il y aura] la météo et la décision des commandants, on le fera".
Il s'est félicité de l'arrivée en Ukraine de canons Caesar venus du Danemark, sans en préciser le nombre - Copenhague avait promis, en février, la livraison de 19 de ces engins de fabrication française. Jeudi, le secrétaire général de l'Otan affirmait que l'alliance avait fourni à Kiev 230 chars de combat et 1 550 autres véhicules blindés.
Zelensky veut l'aide de la Chine contre les déportations d'enfants
Deux jours après l'entretien téléphonique entre le président chinois Xi Jinping et son homologue ukrainien, ce dernier a révélé qu'il avait demandé l'aide de la Chine dans le dossier du retour des enfants ukrainiens "déportés" par la Russie, dont le nombre est officiellement évalué à au moins 20 000 par Kiev. Cette politique massive de placemet d'enfants issus des zones occupées d'Ukraine dans des familles russes vaut à Vladimir Poutine de faire l'objet d'un mandat d'arrêt de la Cour pénale internationale.
Le transit des céréales ukrainiennes garanti dans l'UE
La Commission européenne a annoncé avoir conclu un accord avec cinq Etats de l'UE (Pologne, Hongrie, Slovaquie, Bulgarie, Roumanie) pour garantir le transit des céréales ukrainiennes. La Pologne, suivi par d'autres voisins de l'Ukraine dont elle est pourtant alliés, avait décidé mi-avril de bannir de son sol les produits agricoles ukrainiens, dont les céréales. L'accumulation de ces produits dans le pays avait tiré les prix vers le bas, provoquant la colère des agriculteurs locaux. Une décision jugée "inacceptable" par Bruxelles, et compliquant l'export par voie terrestre des produits d'Ukraine. L'accord prévoit la fin des interdictions d'importation, en échange de "mesures de sauvegarde exceptionnelles" concernant quatre produits jugés "les plus sensibles" : le blé, le maïs, le colza et les graines de tournesol.
Source: franceinfo