Pour les salariés de Géant Vals-près-le-Puy, beaucoup de questions posées et peu de réponses en retour...

June 25, 2023
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Jeudi, quelque 250 élus et représentants syndicaux (CGT, Unsa, CFDT), venus de toute la France s’étaient donné rendez-vous à Saint-Étienne, alors que se tenait un comité social économique central de Casino. À l’issue, les organisations syndicales ont rédigé une déclaration commune dans laquelle elles dénoncent « une possible prochaine vente à la découpe du groupe et rappellent avec force et détermination que ce principe aura pour seul objectif d’enrichir les plus riches ». Les représentants des salariés regrettent de devoir subir la vente de 119 magasins. L’hypermarché de Vals, rappelons-le, fait partie d’une première vague et devrait être cédé d’ici quelques semaines à Intermarché.

Les organisations craignent des répercussions sur les emplois, que ce soit au siège, à la logistique ou au sein des services supports. « Ce qui ne diminuera en aucun cas la dette », ajoutent dans leur communiqué les syndicats.

Casino, dont la dette s’élève à 6,4 milliards d’euros, cherche à préserver sa trésorerie. Dans le cadre de la procédure de conciliation avec ses créanciers, déclenchée le 25 mai dernier, le groupe a conclu un accord avec l’État français pour le report du paiement de ses charges fiscales et sociales (300 millions d’euros) qui seront payées une fois la restructuration financière réalisée. Le groupe de distribution a annoncé par ailleurs ce jeudi qu’il avait enclenché le processus pour vendre le solde de sa participation dans le brésilien Assai, soit 157,58 millions d’actions représentant 11,7 % du capital ; ce qui équivaudrait à 400 millions d’euros.

Des candidatures la semaine prochaine ?

Depuis l’annonce de la vente, les salariés sont toujours dans l’attente de réponses en matière sociale. Pour Christophe Romeuf, délégué CGT pour le magasin de Vals, l’inquiétude du début demeure : « On sait que les accords Casino s’appliqueront durant quinze mois, ensuite les conditions fixées par Intermarché prendront le relais ».

Le 10 juillet prochain, une nouvelle réunion est programmée à Saint-Étienne en présence d’un ou plusieurs représentants des relations humaines d’Intermarché. Les syndicats n’en attendent pas grand-chose. Christophe Romeuf constate que « chaque magasin franchisé peut avoir ses propres règles ». Dès la semaine prochaine, les candidats à la reprise du magasin devraient être désignés (on parle du lundi 26 juin), mais pas sûr que l’information sera alors rendue publique. Et le représentant de la CGT de remarquer encore : « Intermarché peut très bien décider de revendre certains magasins. On voit mal deux mêmes enseignes sur le bassin du Puy ». La semaine prochaine, une réunion est également programmée à Saint-Étienne avec le PDG, Jean-Charles Naouri.

Ces incertitudes engendrent beaucoup de stress parmi les membres du personnel de Vals. D’aucuns ont croisé ces derniers jours, plusieurs représentants d’Intermarché qui visitaient les locaux et prenaient des photos. « C’est leur droit, mais c’est insupportable de ne rien savoir », estime une salariée. Pour Muriel Muguet de la CFDT : « Le problème n’est pas d’être rachetés, mais personne n’est serein et n’a le cœur aux vacances »

Philippe SUC

Source: L'Eveil de la Haute-Loire