Italie : le gouvernement d'extrême droite de Giorgia Meloni veut faire de la GPA un "crime universel"
Une proposition de loi sur la gestation pour autrui (GPA) permettra de poursuivre tout citoyen italien ayant recouru à la GPA en dehors du territoire national.
L'Italie de Giorgia Meloni se raidit sur la GPA et la reconnaissance des enfants de parents homosexuels. Le parlement italien s'est attaqué à la GPA qu'il veut qualifier de "crime universel". La GPA est aujourd'hui interdite en Italie, comme en France. Elle n'est autorisée que dans une vingtaine de pays, aux Etats-Unis, en Grande-Bretagne, en Ukraine notamment. Et donc les Italiens y ont recours dans ces pays-là. Mais si la loi est votée, ils n'auront plus le droit de recourir à la GPA même dans les pays où elle est légale. La GPA devient un "crime universel", avec une peine de trois mois à deux ans de prison et une amende de 600 000 à 1 million d'euros. Et bien sûr, il sera impossible d'inscrire les enfants à l'état-civil italien. Pour la rapporteuse du texte, la députée Carolina Varchi de Fratelli d'Italia, le parti de Giorgia Meloni, ce choix est tout simplement cohérent avec ce que dit la Cour constitutionnelle : "La GPA porte une atteinte intolérable à la dignité des femmes et nuit profondément aux relations humaines."
Une stigmatisation des parents de même sexe
Le gouvernement italien se défend de toute attaque contre les personnes LGBTQ+. En affirmant par exemple que ce "crime universel" ne les vise pas, mais vise à mettre fin à l'exploitation des femmes, en rappelant aussi que 90% des couples qui ont recours à la GPA sont des couples hétérosexuels. Sauf que l'on ne compte plus le nombre de déclarations de parlementaires et de ministres stigmatisant les personnes de même sexe qui souhaitent avoir un enfant : Matteo Salvini en tête, pour qui "les enfants viennent au monde s'il y a une mère et un père". Avec la GPA, et même la PMA, ce n'est plus le cas depuis un moment. L'Italie veut en fait renforcer son arsenal législatif pour empêcher le développement de la GPA à l'étranger et empêcher la reconnaissance d'une filiation entre parents homosexuels et enfants.
Et là, c'est le ministre de l'Intérieur qui a décidé de serrer la vis. Début janvier, déjà, Matteo Piantedosi a fait passer une circulaire aux maires pour qu'ils cessent d'enregistrer à l'état-civil les enfants des couples homosexuels avec les noms de famille des deux parents. Et la semaine dernière, le parquet de Padoue est remonté jusqu'en 2017 pour rectifier 33 actes de naissance : la mère biologique garde sa filiation, mais le deuxième parent n'a plus aucun droit, à moins qu'il adopte. Sauf qu'en Italie, les couples homosexuels n'ont pas ce droit-là. Le deuxième parent pourra tenter "l’adoption de l’enfant du conjoint", mais c’est long, cher et… incertain.
Source: franceinfo