Affaire Henri-Jean Jacomet : ce triple meurtre qui a envoyé un innocent en prison
Les faits remontent au 13 juillet 1988. Très tôt ce matin-là, la brigade de gendarmerie de Barbazan est appelée par un voisin. Les enquêteurs découvrent au milieu d’une grande maison, le corps d’une femme, grièvement blessé. C’est son mari Henri-Jean Jacomet qui a fait cette terrible découverte. Malheureusement, les secours ne pourront rien faire pour réanimer la jeune femme, qui est âgée alors de 20 ans. Selon les premières constatations elle a été violemment attaquée. Les enquêteurs la découvrent défigurée et décapitée. Henri-Jean Jacomet va se retrouver sous calmants, ne réalisant pas que sa femme est morte.
De plus, la jeune victime n’est pas la seule à être retrouvée morte. En effet, les gendarmes vont découvrir de nombreuses traces de sang. Dans le salon, ils vont trouver la sœur de la victime, Joëlle, âgée de 30 ans. Elle a aussi été attaquée au visage. Son mari, lui, est retrouvé dans le cellier. Il est mort d’une balle dans la tête et a gardé le fusil dans ses mains. Ainsi, selon les premières constatations, il semblerait que ce soit ce dernier qui ait tué les deux femmes avant de s’ôter la vie. Henri-Jean Jacomet ne figure plus comme suspect. Ainsi, moins d’un mois après la découverte de cette scène d’horreur, l’enquête est close.
Henri-Jean Jacomet encore marqué par cette sordide affaire judiciaire
Mais la mère de Fernando Rodrigues, l’homme qui se serait suicidé, cette hypothèse ne tient pas la route. Elle va alors déposer plainte pour le meurtre de son fils. Pour elle, ce serait Henri-Jacques Jacomet le meurtrier. Le mobile ? Il aurait été fou de jalousie. Il va alors être arrêté et placé en détention pendant un an avant d’être innocenté. « Le destin de cet homme a été complètement brisé à cause d’une enquête un peu trop expéditive en sa faveur dans un premier temps, complètement à charge contre lui dans un second temps puis une vérité établie avec l’ADN par la suite », explique Patrick Téjéro, correspondant RTL à Toulouse et invité de L’heure du Crime.
En effet, l’Institut de recherche criminelle de la Gendarmerie nationale a fait de nouveaux prélèvements et est parvenu à reconstituer l’horrible scénario d’une tuerie perpétrée par Fernando seul, suivi de son suicide. Des preuves qui ont permis d’innocenter Henri-Jean Jacomet. Mais des années plus tard, cette histoire le suit : « Il m’arrive la nuit de faire des cauchemars, alors qu’avant, je n’en avais jamais fait. Les gens parlent de moi en mal et je suis planté là… On dirait qu’ils ne savent même pas que je suis là. Je voudrais parler, mais ça ne sort pas. J’ai l’impression que je ne peux pas me défendre, que je n’ai plus la parole… L’impression que je suis toujours accusé et que je ne peux rien dire ou faire pour me défendre. »
Source: Closer France