Inflation : les industriels "ne se précipitent pas" pour renégocier les prix, dénonce Michel-Édouard Leclerc
"On est à un stade où il faut que les pouvoirs publics prennent une disposition juridique" pour forcer à la renégociation des prix, estime le président des centres E.Leclerc.
L'inflation va baisser, Bruno Le Maire, le ministre de l'Économie, a raison de le dire", confirme Michel-Édouard Leclerc mercredi 28 juin sur franceinfo. Mais "attention ! La baisse du taux d'inflation n'est pas la baisse des prix, c'est que ça va augmenter moins vite. Mais ça continue d'augmenter", explique le président des centres E.Leclerc.
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La négociation avec les industriels est au point mort, selon Michel-Édouard Leclerc. "Ils ne se précipitent pas, nos amis industriels" pour renégocier les prix, déplore le distributeur. "Ils nous proposent des cachous, des petits bouts de sucrettes, des petites remises, des promotions, mais ils ne veulent pas renégocier les accords", raille-t-il.
Et les menaces de sanctions fiscales et de 'name and shame' proférées par Bruno Le Maire ne changent rien. Selon Michel-Édouard Leclerc, les industriels "se retranchent tous derrière le fait qu'on ne change pas la loi, qu'on ne prend pas une disposition juridique pour renégocier. En gros, ils disent : 'si Bruno Le Maire croit vraiment ce qu'il dit, il faut qu'il prenne un arrêté pour nous obliger à renégocier", traduit-il. "La loi normalement interdit de renégocier entre deux périodes, explique Michel-Édouard Leclerc. Si Bruno Le Maire veut vraiment qu'on casse la baraque, qu'on aille chercher des prix bas, il faut qu'il modifie une partie de la loi".
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"On est à un stade où il faut que les pouvoirs publics prennent, c'est leur rôle, une disposition juridique, un arrêté, un décret, qui autorise la renégociation des accords de début mars, souligne Michel-Édouard Leclerc. S'il n'y a pas ça, on n'est pas dans la légalité pour renégocier".
Source: franceinfo