On a fait le tour du port de Nice pour chercher un emploi comme a suggéré Emmanuel Macron, et voilà le résultat

June 28, 2023
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" Je fais le tour du Vieux-Port avec vous, je suis sûr qu’il y a dix offres d’emploi", a affirmé, lundi, Emmanuel Macron, lors de son déplacement à Marseille. Le chef de l’Etat répondait à une dame qui se plaignait que son fils de 33 ans ne trouve pas de travail.

Cette petite phrase fait écho à celle prononcée le 15 septembre 2018 par le chef de l’Etat: "Je traverse la rue, je vous en trouve [du travail] " qui avait fait polémique, le président semblant reporter la seule responsabilité du chômage sur les demandeurs d’emploi.

Nous avons arpenté le port de Nice et fait le tour des établissements et boutiques ouverts mardi matin pour savoir s’il était facile de trouver un emploi. Nous avons débusqué 17 offres avec des niveaux de qualification et compétences exigés variables.

Le restaurant L’Escale, quai des Deux-Emmanuels, recherche un personnel de salle pour compléter l’équipe. "Quelqu’un qui va bien avec de l’expérience car on n’a plus le temps de former, confirme Stéphane, lui-même serveur. Aujourd’hui on tourne à trois plus une dame qui vient en extra. C’est trop juste pour faire 200 couverts par jour, 7 jours sur 7."

"Si on cherche et qu’on est motivé, on trouve"

"Si on cherche et qu’on est motivé, et que même sans être formé, on a un peu de bon sens, on trouve", estime Salomé Caron (à droite) du restaurant Arto vivi. Photo M. T..

"Macron est un peu déconnecté parfois mais oui, si on cherche et qu’on est motivé, et que même sans être formé, on a un peu de bon sens, on trouve", estime Salomé Caron, qui, faute de candidats sérieux, a dû faire appel in extremis à sa fille, esthéticienne (mais diplômée du lycée hôtelier Paul-Augier), et sa nièce, qui vient de finir ses études d’art et de littérature anglaise, pour venir dans son restaurant Arto Vivi.

Le club de plongée Chango diving recherche un à deux instructeurs apnée pour la saison. Un emploi qui demande évidemment une certaine expérience.

"On accepte toujours les CV"

La boutique de prêt-à-porter L’entrepôt recrute un ou une vendeuse pour la mi-août. Photo M. T..

Au Café du cycliste "on accepte toujours les CV", confirme une jeune femme souriante derrière le comptoir. "Serveurs, vendeurs, avec de l’expérience. Anglais exigé car la plupart des clients sont anglophones. Il faut aussi savoir réparer les vélos."

La boutique de prêt-à-porter L’entrepôt luxury outlet ne va pas tarder à se mettre en quête d’un vendeur ou une vendeuse pour la mi-août "qui parle anglais, c’est très très important, l’italien dans l’idéal, le russe éventuellement et avec un an d’expérience dans la vente", détaille Rachel Etiemble, la responsable.

"Oui, nous recrutons du personnel de salle. Une ou deux personnes", confirme le patron de La Barque bleue, Christian Torrente, "avec un minimum d’expérience et qui parle une langue étrangère".

Idem au Ma Nolan’s. Le pub irlandais est à la recherche de deux serveuses ou serveurs "avec expérience et qui parlent anglais, pour toute l’année, pas seulement pour la saison".

"Quelqu’un de fiable, à l’heure"

Un poste de second de cuisine et un poste de serveur sont toujours à pourvoir à La Vignale restaurant des frères Aurélien et Alexandre Belais. Photo M. T..

Un poste de second de cuisine et un poste de serveur sont toujours à pourvoir à La Vigna. Les deux frères associés, Aurélien et Alexandre Belais, ont essuyé des déconvenues avec des candidats qui ne venaient pas au rendez-vous. Si bien qu’ils recherchent avant tout "quelqu’un de fiable, qui est à l’heure, qui répond présent tous les jours".

"On cherche sans chercher", résument Arturo et Catherine, gérants du salon de thé Île de Beauté, sur la place du même nom, eux aussi las du manque de sérieux de la jeune génération. "Nous sommes trois à travailler ici. A quatre ce serait mieux. On ne demande pas forcément d’expérience ni de parler une langue étrangère, du moment que la personne parle français pour comprendre ce que demandent les clients. Ici nous avons surtout une clientèle d’habitués."

"Quand Macron dit qu’il y a du boulot pour tout le monde, ce n’est pas vrai. Il y a des zones sinistrées en France. Mais à Nice, si tu cherches tu trouves", réagit Stéphane, serveur aux Arcades, restaurant qui aimerait recruter un serveur, un commis et un barman.

Sur le quai Papacino, Jean-Luc, patron du garage Tigli, a "arrêté de chercher un mécanicien car personne ne veut venir. Je ne peux plus compter que sur les apprentis qui ont besoin de travailler pour valider leur diplôme", déplore-t-il. Si quelqu’un de sérieux et compétent se présente, il prend, mais il n’y croit plus.

Source: Nice matin