Clermont Auvergne Métropole dévoile son nouveau plan de circulation multimodal
Cyril Cineux, adjoint de la Ville de Clermont-Ferrand en charge des transports et vice-président de Clermont Auvergne Métropole, le répète : "Les travaux en cours ne font plaisir à personne. Mais ils sont nécessaires et s’inscrivent dans le cadre d’une refonte progressive du plan de circulation. Ce n’est d’ailleurs pas la bonne expression : il s’agit plutôt d’un schéma de circulation multimodal. L’objectif n’est absolument pas de chasser les voitures du centre-ville clermontois mais d’en réduire le nombre et de favoriser les modes de déplacement doux afin d’offrir un cadre de vie plus agréable."
L'actuel plan de circulation favorise les voitures
Le schéma de circulation clermontois date des années soixante-dix, âge d’or de la voiture individuelle. Il avait simplement été révisé à la marge lors de l’apparition du tramway. Il restait très routier avec des doubles voies à sens unique propices à la vitesse et de nombreux axes pénétrants. Il avait donc besoin d’une sérieuse mise à jour.
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"Ce schéma n’est plus adapté aux enjeux et aux demandes actuels en matière de mobilité, d’environnement et d’apaisement de l’espace public, confirme Pauline Bayard en charge du dossier à la Métropole. Il fallait notamment agir sur le trafic de transit, c’est-à-dire celui qui traverse la ville sans s’y arrêter, mais aussi réduire la part de la voiture pour les déplacements de moins de 3 km. Aujourd’hui, faute d’alternative, 70 % de ces déplacements se font encore en voiture. Il faut désormais accorder une place équivalente à tous les usagers. Cela implique une nouvelle façon de penser la ville en articulant de manière cohérente les politiques de mobilité (InspiRe, schéma cyclable, etc.), l’aménagement urbain et le stationnement."
Un ring à double sens sur les grands boulevards
L’idée centrale de ce nouveau plan reste la création d’un « ring », d’une ceinture, sur les grands boulevards (Jean-Baptiste Dumas, Lavoisier, Berthelot, Aristide-Briand, Jean-Jaurès, Côte Blatin, Fleury, et l’avenue d’Italie) : celui-ci sera entièrement à double sens, multimodal, et permettra d’entrer et de sortir des différents quartiers. Il sera en service en avril prochain.
Attention, n’allez pas parler de périphérique aux responsables du projet : "Le terme a une trop grande connotation routière. Cela n’a rien à voir avec des grands axes à plusieurs voies rapides que l’on retrouve dans certaines grandes villes. Ce ring participe à l’apaisement. La vitesse y sera donc limitée (probablement à 30 km/h). Nous nous sommes inspirés de ce qui a pu être fait à Gand ou à Bruxelles en Belgique avec une logique de quartiers : la part du vélo y a explosé et le report modal est même allé plus vite que prévu".
Rééquilibrer le partage de l'espace public
Avec cette nouvelle ceinture, le cœur métropolitain devrait donc mieux respirer : il sera accessible pour tous mais non-traversant pour les voitures. Celles-ci conserveront évidemment un accès aux parkings du centre-ville dont les entrées et sorties pourraient être modifiées.
"Il faut rééquilibrer le partage de l’espace public et donner plus de place aux transports en commun, aux cyclistes et aux piétons, insiste Cyril Cineux. Cela implique forcément une réorganisation générale de la voirie. Cela crée quelques désagréments temporaires mais il s’agit également de répondre à une demande forte de la population en termes de réduction de la vitesse, de la pollution et du bruit."
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La réalisation de ce schéma se veut progressive. Pour ne pas ajouter d’impact supplémentaire aux chantiers d’envergure actuellement lancés (à commencer par le projet InspiRe qui vise notamment à la création de voies dédiées aux bus), sa mise en œuvre se fera par opportunités, au fur et à mesure des travaux, à l’occasion des nombreuses mutations enclenchées sur le territoire (avec également les travaux liés au réseau de chaleur).
"Par exemple, le chantier en cours du giratoire des Carmes va s’accompagner de la mise à double sens cet été de l’avenue Edouard-Michelin, entre les Carmes et la rue Guynemer", souligne Pauline Bayard.
Entre pédagogie et prise de conscience
Élus et responsables de ce schéma insistent également sur la concertation et la communication : "Nous essayons de multiplier les outils pour informer au plus près les riverains et les usagers. Mais nous pourrons bien faire toute la pédagogie du monde, il faudra de toute façon aboutir à une prise de conscience générale. C’est la seule issue pour apprendre à mieux partager l’espace public."
Fabrice Mina
Source: La Montagne
