Émeutes à Brest : une deuxième nuit de chaos au centre-ville [Vidéo]

June 30, 2023
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22 h 44, ce jeudi 29 juin 2023, deux gros pétards se font entendre place de la Liberté, à Brest. Une bonne cinquantaine de jeunes cagoulés et pressés d’en découdre sont rejoints par plusieurs dizaines d’autres individus qui s’engagent boulevard Clemenceau, direction la gare. Sur leur chemin, les émeutiers renversent le mobilier de chantier du tramway, incendiant des poubelles et allumant deux feux à hauteur du carrefour de la gare. Sur leur passage, ils sèment la terreur et le chaos. Une BMW est fracassée à coups de barres de fer.

De l’autre côté, à l’angle des deux boulevards, Gambetta et Clemenceau, la vitrine de la compagnie d’assurances Allianz vole en éclat. Deux sexagénaires apeurées s’empressent de retirer leur véhicule stationné dans la rue. L’hôtel tout proche sert de refuge aux clients qui accourent et des cris se font entendre. Barres de fer en main, les jeunes gens de noir vêtus font comprendre qu’ils ne sont pas là pour rigoler. Un trentenaire goguenard déclare : « Fallait pas voter Macron », à l’adresse de qui veut bien l’entendre.

23 h. Alors que la Police éparpille les émeutiers à coups de lacrymogènes et de tirs à balles de défense, les casseurs remontent vers le centre-ville, empruntent la rue Victor-Hugo, renversent et incendient d’autres poubelles sous les yeux incrédules des riverains effrayés.

À l’angle de la rue Yves-Collet, la supérette Carrefour City est fracturée, un homme s’y engouffre pour se servir en bières. Une curée qui, quelques instants plus tard, se poursuit au pied de l’hôtel de ville, où le magasin de vêtements « Jott » est lui aussi pris d’assaut. Après avoir fracassé sa vitrine, des jeunes pillent les articles de la boutique de prêt-à-porter, tandis qu’une alarme résonne dans la rue.

Une BMW a fait les frais de la horde sauvage. (Photo Le Télégramme/Jean-Luc Padellec)

23 h 40. Casquée, la gendarmerie rapplique et reprend possession de la place de la Liberté, chahutée un peu plus tôt. « Il faut gagner du terrain ! », hurle un officier à ses troupes. Les émeutiers ont déjà pris la tangente mais pour mieux revenir. Ils sont accueillis par des jets de lacrymogènes. À 23 h 57, les pompiers interviennent sur treize feux simultanés aux quatre coins de la ville. Des renforts de Saint-Renan ainsi que des marins-pompiers montent au front.

À Kérédern, le club de tennis essuie des tentatives d’incendie. À Quéliverzan et place de Strasbourg, le mobilier urbain fait les frais du vandalisme nocturne. Du côté du Valy-Hir, à 0 h 20, les poubelles passent au trapèze. Quasi au même moment, des voitures partent en fumée rue de Gouesnou à Pontanézen et rue du Berry, à Bellevue.

Source: Le Télégramme