Des rassemblements devant les mairies d'Eure-et-Loir contre les violences urbaines

July 03, 2023
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Dans toute la France, les maires ont appelé la population et les élus à se rassembler, ce lundi 3 juillet, à midi, devant toutes les mairies invoquant "une mobilisation civique", après les dernières journées de révoltes consécutives à la mort de Nahel, 17 ans, tué par un policier le 27 juin, révoltes ayant entrainé des violences dans les villes et à l'encontre des institutions.

Dans la nuit de samedi à dimanche, c'est la violente attaque contre le domicile du maire de L'Haÿ-les-Roses (Val-de-Marne), qui a suscité une vague d'indignation à travers le pays.

Émeutes : population et élus appelés à se rassembler devant les mairies, les sirènes retentiront à midi

Toutes les mairies de France sont donc appelées à faire sonner leurs sirènes à midi, à l'occasion de ces rassemblements, a annoncé, dimanche, le président de l'Association des maires de France (AMF), David Lisnard.

La mairie du Coudray attaquée à la masse et au cocktail Molotov

Emmanuel Macron doit recevoir les présidents des deux assemblées, ce lundi, puis mardi les maires de plus de 220 communes ciblées par les violences.

En Eure-et-Loir :

Le maire du Coudray, Dominique Soulet, a constaté "l'attaque de la mairie à la masse et au cocktail Molotov", dans la nuit du samedi 1er au dimanche 2 juillet.

Des émeutiers ont également brûlé le véhicule du maire de Lucé, dans la nuit du vendredi au samedi. Un feu volontaire qui s'est propagé à une autre voiture.

La mairie de Mainvilliers a, quant à elle, été incendiée dans la nuit de jeudi à vendredi. De même que les locaux de la mairie de Lucé, incendiés au niveau de l'entrée et de l'accueil.

À Chartres, sur la place des Halles, devant l'Hôtel de ville, les premiers Chartrains commencent à se rassembler.

Jean-Pierre Georges, maire de Chartres, s'est exprimé sur les faits de violences urbaines de ces derniers jours, notamment à l'encontre des personnalités de la vie publique. Il a demandé une minute de silence pour les élus touchés par les violences et salué un mouvement "spontané et important".

Des habitants de Chartres, Michelle et Luc Herrig se sont dits "surpris de ne pas voir plus de monde". "Je crois que notre présence a un aspect symbolique, il faut réagir à toutes les atteintes à la démocratie. Ce qui s'est passé, pour moi, c'en est une."

Yves et Jean sont deux amis, chartrains eux aussi. Pour l'un, "les maires sont en première ligne, il est important les soutenir, eux et les autres élus". Pour l'autre, "c'est une manière de montrer que la majorité silencieuse s'exprime aussi".

A Lucé, le maire de Lucé, Florent Gauthier, a donné un discours : "Cela fait plusieurs nuits que nous subissons et j’ai l’impression que cela fait trois semaines que nous veillons avec monsieur le sous-préfet. Je suis désolé d’être un peu ému, c’est aussi la fatigue qui prend maintenant le dessus", a-t-il souligné, visiblement très touché.

Violences urbaines : la voiture du maire de Lucé incendiée

Florent Gauthier a ajouté : "Ils m’ont même sanctionné personnellement en brûlant mon véhicule. Ce que vous avez lu, ce que vous avez vu, ce que vous avez entendu, n’est rien comparé à ce que nous avons vécu."

Deux retraités qui habitent à Lucé étaient sur place pour "dire que c’est inadmissible, que cette violente vengeance ne sert à rien".

Audrey, également habitante de Lucé, était ici "pour affirmer qu’il existe d’autres moyens de protester que par la violence". Elle a indiqué également que la mairie de Lucé leur a affirmé que les rendez-vous seront assurés sur une aile de la mairie qui n’a pas été endommagée.

A Dreux, élus, agents municipaux, policiers municipaux et citoyens se sont rassemblés devant la mairie.

Pierre-Frédéric Billet, le maire de Dreux, a lancé un appel au calme et à la concorde, et après un bref discours, une minute de silence a été respectée.

Une ancienne institutrice des Rochelles, à Dreux, explique pourquoi c'est important d'être là aujourd'hui :

À Châteaudun, une cinquantaine de personnes se sont rassemblées, ce lundi, devant l'hôtel de ville, où le maire (SE), Fabien Verdier, a lu l'appel de l'Association des maires de France.

Didier Renvoisé, maire de Cloyes-les-Trois-Rivières, a rappelé, ce midi, "l'importance de préserver l'unité et la cohésion de notre société". "Face à ces actes de violence, nous devons rester solidaires et résolus à défendre les principes qui fondent notre démocratie."

Philippe Vigier, député (Démocrate - MoDem et indépendants) de Châteaudun-Janville, promet que sa "voix sera forte et ne faiblira pas". "Il faut faire appliquer ce qui ne l'est pas. Il faut des sanctions judiciaires et surtout des sanctions pécuniaires."

A Nogent-le-Rotrou, ils sont une trentaine :

A Orsonville, dans les Yvelines, devant une quarantaine de personnes, le président du Sénat, Gérard Larcher, a rappelé son soutien et sa confiance aux forces de l'ordre : "Je remercie les gendarmes et les policiers pour l'action qui est la leur et j'y associe celle des sapeurs-pompiers", a-t-il lancé.

Anna Cabrit, maire d'Orsonville, a témoigné : "Si nous, les maires ruraux, nous n'avons pas les mêmes problématiques que les autres maires, nous constatons aussi que les incivilités augmentent. Nous sommes prêts à nous investir pour la sécurité de nos villes, mais on ne veut pas mettre en danger nos familles."

Source: L'Echo Républicain