" Nous ne légitimons pas cette intervention des militaires ", réagit la Forfusco

July 05, 2023
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Ces interpellations sauvages, réalisées par de simples citoyens, sont intervenues lors d’émeutes liées à l’éruption de colère nationale consécutive au décès de Nahel M. par un tir policier à Nanterre, et alors que les forces de police n’étaient, à Lorient, manifestement pas assez nombreuses pour marquer à la culotte des groupes de jeunes, pas très nombreux mais très mobiles. « Cela nous a rendu service », confirmait encore, ce lundi, au Télégramme une source policière. « Moi, ils m’ont sauvé la vie », confiait, cette nuit-là, au Télégramme, une commerçante dont le magasin avait été ciblé et alors que des émeutiers semblaient décidés à « finir le travail » sur son établissement.

Selon plusieurs policiers, deux des membres du groupe « anti-casseurs » se sont présentés comme des commandos de la Marine nationale (NDLR : Lorient abrite la Forfusco, qui regroupe quelque 4 000 fusiliers marins et commandos).

Après une première réaction dubitative, dimanche, la Forfusco précise, ce mardi, que « des éléments de la Forfusco peuvent avoir pris part à un groupe qui se trouvait sur les lieux des heurts et se sont trouvés engagés à titre personnel sans que la hiérarchie n’en ait été informée au préalable ». Et de préciser au Télégramme : « Aucune unité n’a été engagée de manière formelle comme informelle. Notre position à ce sujet est claire : le maintien de l’ordre n’est pas dans le périmètre d‘intervention des armées ni de notre force. Et nous ne légitimons pas l’intervention des militaires à titre privé ».

Selon nos informations, d’autres « anti-casseurs », issus d’une autre profession en lien avec la sécurité, qui passaient ensemble la soirée dans le secteur, se seraient spontanément joints à cette « chasse aux casseurs ».

Mardi soir, le ministère des Armées confirmait au Télégramme avoir, de son côté, ouvert une « enquête de commandement » sur la participation de militaires à ces interpellations sauvages, comme l’avait annoncé un peu plus tôt Mediapart.

Source: Le Télégramme