L'action Casino chute, sa valeur réduite presque à zéro par les offres de reprise

July 05, 2023
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(Actualisation: commentaires d'analystes et cours de Bourse)

PARIS (Agefi-Dow Jones)--L'action Casino chute mercredi, après la présentation par le groupe de grande distribution du contenu des offres de restructuration qu'il a reçues, dont il a confirmé l'effet massivement dilutif sur l'actionnariat existant.

Vers 14h10, le titre plongeait de 31,5%, à 3,13 euros, alors que "ces offres valorisent les fonds propres actuels de la société autour de zéro", selon un analyste basé à Paris.

Casino avait annoncé mardi matin avoir reçu deux offres en vue du renforcement de ses fonds propres, la première d'un groupement constitué d'EP Global Commerce a.s. (EPGC), une société du milliardaire tchèque Daniel Kretinsky, et de Fimalac, et la seconde déposée par 3F, un véhicule d'investissement des hommes d'affaires Xavier Niel, Matthieu Pigasse et Moez-Alexandre Zouari.

Dans un communiqué publié mardi soir, Casino a précisé que l'offre déposée par le groupement mené par Daniel Kretinsky prévoyait une augmentation de capital de 1,35 milliard d'euros. Une source proche du dossier avait précédemment indiqué mardi à l'agence Agefi-Dow Jones que l'offre du duo Kretinsky-Fimalac incluait un apport en fonds propres d'environ 900 millions d'euros financé par EP Global Commerce a.s. et Fimalac.

L'offre de reprise présentée par 3F comprend un apport de 900 millions d'euros, dont 450 millions d'euros de fonds propres et autant sous forme de dette super senior, a aussi expliqué Casino. Une source avait indiqué mardi matin que 3F avait reçu des propositions d'autres créanciers concernant un apport en fonds propres de 600 millions d'euros, ce qui pourrait porter la surface totale de son offre à 1,5 milliard d'euros.

Bryan, Garnier & Co. calcule que les deux offres sont bâties sur l'hypothèse d'une valorisation actuelle de Casino comprise entre 0,10 euro et 0,20 euro par action. Une fois la restructuration achevée, et en considérant un ratio valeur d'entreprise sur chiffre d'affaires "très généreux" de 0,4, Oddo BHF estime que les deux offres pourraient faire ressortir une valeur de 0,01 euro à 0,07 euro pour chaque titre Casino. L'intermédiaire financier abaisse ainsi son objectif de cours de 1 à 0,05 euro, tout en confirmant sa recommandation "sous-performance".

Bercy reste attentif

Les candidats à la reprise de la société avaient jusqu'à lundi pour déposer leurs offres auprès de Casino et de ses conciliateurs. Afin de trouver une issue aux difficultés traversées par Casino, une procédure de conciliation avec ses créanciers a été ouverte le 25 mai dernier. Elle court jusqu'au 25 septembre prochain, mais pourrait être prorogée jusqu'au 25 octobre.

Ces deux propositions devaient être analysées et présentées au comité ad hoc du conseil d'administration de Casino mardi, avant d'être soumises aux créanciers dans le cadre d'une réunion organisée mercredi, sous l'égide des conciliateurs.

"Quel que soit le plan de restructuration final, les actionnaires de Casino seront massivement dilués et Rallye perdra le contrôle de Casino", a rappelé le distributeur. L'offre du groupement mené par Daniel Kretinsky prévoit, en effet, que le poids des actionnaires existants (hors EPGC et Fimalac) soit réduit à 0,2% du capital, hors augmentation de capital avec maintien du droit préférentiel de souscription, a ajouté Casino. Dans la proposition de 3F, les actionnaires existants verraient leur participation tomber à 0,03% du capital, avant impact dilutif de bons de souscription d'actions qui seront émis pendant l'opération.

"L'offre d'EPGC et Fimalac est probablement la plus séduisante sur le plan financier, car elle prévoit un apport d'argent frais et une conversion de dette en capital supérieurs à la proposition formulée par 3F", observe un gérant. "Mais l'offre des hommes d'affaires Xavier Niel, Matthieu Pigasse et Moez-Alexandre Zouari prend l'avantage sur le plan politique, car ces derniers sont de nationalité française et leur plan prévoit un maintien du niveau d'emplois chez Casino", poursuit-il.

Le siège du groupe serait maintenu à Saint-Etienne dans les deux scénarios, mais si 3F s'engage à un maintien du niveau d'emplois au sein du groupe, EPGC et Fimalac ne s'y engagent pas explicitement, selon Casino. "Cette différence n'a pas échappé au ministère de l'Economie, très attentif à la situation et qui aura son mot à dire sur le sauvetage de Casino", selon plusieurs sources proches du dossier.

-Dimitri Delmond, Agefi-Dow Jones; +33 (0)1 41 27 47 31; ddelmond@agefi.fr ed: LBO

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July 05, 2023 08:13 ET (12:13 GMT)

Source: Zonebourse.com