La voiture électrique à 100 euros par mois, qui en profitera ?
Le gouvernement prévoit de dévoiler mi-juillet son projet de location sociale de voitures électriques à bas prix destiné aux ménages modestes. Cependant, afin d'assurer la faisabilité du projet, des décisions cruciales doivent encore être prises concernant plusieurs aspects de ce projet.
Un pas vers une mobilité verte pour tous
Selon les informations exclusives rapportées par Les Echos, le gouvernement français prévoit la mise en place d'une mesure ambitieuse visant à offrir des solutions de location de voitures électriques à bas prix aux ménages dont le revenu fiscal annuel n'excède pas 14.089 euros (5e décile). Les formules de location proposées s'étaleront sur des périodes de 2, 3 ou 5 ans, avec des kilométrages annuels compris entre 10.000 et 15.000 kilomètres.
Une attention particulière sera accordée à la rapidité de traitement des commandes, avec un délai prévu de moins de 6 mois entre la commande et la livraison au client. Un point notable de ce projet est qu'il inclura également les voitures électriques d'occasion. Le gouvernement travaille en collaboration avec des acteurs financiers comme Arval, Crédit Agricole Sofinco et BNP Personal Finance pour proposer ces locations longue durée. Après de nombreuses consultations régulières avec les acteurs de l'industrie automobile, cette initiative vise à peaufiner les détails de la mesure avant une annonce officielle prévue mi-juillet peut-on lire dans Capital.
Entre défis et solutions pour mener à bien ce projet
Malgré son ambition, le plan rencontre des obstacles. Initialement, il était prévu que les clients bénéficiaires de cette mesure se tournent vers les loueurs de voitures traditionnels pour accéder à ce dispositif de leasing social. Cependant, entre les discussions engagées il y a un an avec les constructeurs, les loueurs et les concessionnaires, et les premiers éléments dévoilés aujourd'hui, un véritable écart se fait sentir. Le contexte d'inflation, les augmentations des prix des matières premières, les hausses des taux d'intérêt et les problèmes logistiques constituent autant de défis auxquels les industriels font face, entraînant une hausse des tarifs des voitures et des difficultés à respecter les délais de livraison. En conséquence, l'État doit augmenter sa participation financière pour maintenir le loyer mensuel à 100 euros. Une subvention publique de 7.000 euros par véhicule est envisagée, en plus du bonus écologique déjà en place.
D'autres préoccupations émergent, comme l'absence de garantie de l'État sur l'état du véhicule à la fin de la location. Le gouvernement envisage donc de subventionner les offres de location avec option d'achat (LOA), malgré des doutes quant à la capacité des ménages modestes à exercer cette option.
Quels véhicules pourra-t-on louer ?
Du côté des constructeurs automobiles, l'initiative gouvernementale visant à rendre la voiture électrique accessible aux ménages modestes suscite un intérêt mitigé. Alors que certains fabricants voient dans cette mesure une opportunité de stimuler les ventes et d'élargir leur base de clients, d'autres demeurent prudents quant à sa viabilité économique à long terme et des contours encore trop flous. Néanmoins, le gouvernement français se montre déterminé à soutenir cette transition vers la mobilité électrique en envisageant de sélectionner soigneusement certains modèles en quantité pour répondre à la demande générée par cette nouvelle initiative.
Parmi les véhicules envisagés pour cette mesure novatrice, la R5 de Renault occupe une place prépondérante. Avec sa récente annonce de production à l'usine de Douai, cette icône automobile emblématique reviendra sur le devant de la scène sous une version électrique. Cette démarche s'inscrit dans la stratégie de Renault visant à renforcer sa présence sur le marché des véhicules électriques abordables. Parallèlement, Citroën se positionne avec sa future ë-C3, dont les premières livraisons sont prévues pour 2024. Dotée d'un design futuriste et d'une autonomie prometteuse, la ë-C3 devrait attirer les regards et offrir une option intéressante aux consommateurs à la recherche d'une voiture électrique polyvalente et abordable.
Quelles concessions seront faites pour garantir le succès du leasing social ?
Pour concrétiser la mesure de la voiture électrique à 100 euros par mois, le gouvernement se penche sur les subventions publiques à verser aux loueurs. Même si une participation supplémentaire de 7.000 euros est envisagée, il reste crucial de déterminer les garanties offertes par l'État en cas d'impayés. Tout comme les aspects liés à l'assurance et à la prise en charge des frais pour la remise en vente des véhicules à leur restitution.
La question du prix de vente des voitures électriques est primordiale pour le succès du dispositif de leasing social. Les constructeurs devront déterminer les tarifs qu'ils sont prêts à accorder aux loueurs et à l'État. Parmi les modèles envisagés, tels que la Renault R5, la Citroën e-C3 ou la Peugeot e-208, il est également crucial de préciser si ces modèles seront des produits standards d'entrée de gamme ou s'il s'agira de séries spéciales. De plus, il convient de s'assurer de la disponibilité et de la livraison des véhicules dans les délais impartis.
Les mensualités et les services inclus : quels seront les éléments couverts par le contrat ?
Pour garantir une pleine compréhension du dispositif, il est essentiel de clarifier le périmètre des services inclus dans les mensualités. Des éléments tels que l'assurance, l'entretien, la maintenance, ainsi que des offres complémentaires comme l'accès à la recharge, devront être précisés. Il est important de prendre en compte le fait que de nombreux logements sociaux ne sont pas encore équipés de bornes de recharge, ce qui pose un défi supplémentaire à l'accessibilité des services de recharge pour les utilisateurs. Les acteurs du secteur attendent avec impatience de découvrir les détails concrets que le gouvernement présentera. De leur côté, les concessionnaires espèrent que la gestion administrative du dispositif de la voiture électrique à 100 euros par mois sera simplifiée afin de garantir une expérience fluide pour les clients et éviter toute insatisfaction.
La mise en œuvre concrète de cette initiative gouvernementale ambitieuse se heurte à de multiples obstacles qui entravent la réalisation de ce plan ambitieux. Le gouvernement devra prendre des décisions cruciales pour concilier les aspirations des ménages modestes à accéder à des voitures électriques abordables et les contraintes économiques actuelles qui affectent l'industrie automobile. La réussite de cette mesure repose sur la capacité de l’Etat à naviguer avec habileté à travers ces défis complexes afin de concrétiser son engagement à promouvoir la mobilité électrique pour tous.
Source: Économie Matin